Kidnappé la semaine dernière (le 3 juillet précisément vers 21h), au niveau d'un virage d'une route pentue reliant le chef-lieu de la commune de Fréha au village Tala Tégana (8 km) et, partant vers Souk El-Had, chef-lieu communal de Timizart, I. Lounes, entrepreneur, originaire du village Azrou, a été libéré “sain et sauf”, hier, vers 3 heures du matin, tout près de l'oued Sebaou entre les villages Chaïb et Chaouffa (commune de Mekla). Cet endroit est distant d'une douzaine de km de Fréha, située, elle, à quelque 35 km à l'est de Tizi Ouzou. C'est après un appel, au-delà d'une heure du matin, de la part de l'otage, selon un membre de sa famille, de la part d'anonymes (ses ravisseurs), selon d'autres sources, que des proches parents de la victime se sont rendus sur place pour le récupérer, “en bonne santé”, malgré sa maladie chronique, mais gravement traumatisé et épuisé. De rançon éventuelle, niet ! Personne n'ose prononcer ce terme. Pour le président du comité du village d'Azrou, relayé par des membres de la cellule de crise, sa libération a été le fruit de la “mobilisation pacifique” de l'ensemble de la région. “Comme c'était de coutume dans la contrée des Ath Jennad, qui réglaient jadis au lieu-dit Tafoughalt, non loin du village, tout problème ou différend surgissant entre des personnes ou des archs, nous avons agi de la même manière, pacifiquement, sans violence verbale ou autres, sans rançon ni quoi que ce soit pour arracher notre enfant, déjà très malade, des griffes de ses ravisseurs”, dira le président du comité de ce village. Pour un des membres de la cellule de crise installée aussitôt après l'enlèvement, “la famille de la victime, atrocement ébranlée par cet acte criminel, nous a laissé l'entière responsabilité d'agir à notre convenance, comme si nous agissions, y compris pour notre imam qui en fait partie, pour le propre frère de chacun de nous. Et la gigantesque marche d'hier (samedi, ndlr), totalement pacifique, aussi bien dans ses slogans et ses messages adressés aux ravisseurs pour dire : “Assez des kidnappings !”, en est une preuve illustrant ce caractère, qui a, heureusement, apporté ses fruits. Nous en remercions Dieu et l'ensemble du arch Ath Jennad, des autorités locales et des communes voisines, de nous avoir prêté main forte dans cette action de soutien sans relâche depuis plus de huit jours”, ajoute notre interlocuteur. Des membres de la famille de la victime, épuisés et ne voulant voir personne, ainsi que des membres du comité du village et ceux de la cellule de crise, étaient hier, très heureux, certes, d'avoir retrouvé leur fils et frère “en bonne santé”, après une aussi douloureuse et inquiétante épreuve qui aura duré huit jours et huit nuits blanches, mais il demeure, comme on l'aura constaté sur place, qu'il nécessite un suivi psychologique, du moins en ces moments précis. L'imam et les sages du village constituant la cellule de crise ayant suivi cet événement étaient heureusement là et jouaient ce rôle parfaitement. “Comme nous avons appelé nos voisins et nos villageois à travers la caravane pour les informer du drame qui nous avait frappé au premier jour du rapt de notre frère, nous allons refaire la même action, demain (aujourd'hui, ndlr) pour les aviser de la bonne nouvelle”, rappelle encore le président du comité du village Azrou.