La salle Ibn-Zeydoun (Oref) a abrité, avant-hier soir, le coup d'envoi de la semaine culturelle de la ville iranienne d'Ispahan, en présence de la ministre de la Culture, Khalida Toumi, de l'ambassadeur d'Iran en Algérie, Hussein Abdi Abyaneh, du gouverneur d'Ispahan, Ali Réda Nikil Al-Asfahani, et de représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. Après la lecture de quelques versets coraniques et l'écoute des deux hymnes nationaux, Khalida Toumi a dénoncé et condamné les attentats qui ont frappé, il y a deux jours, la ville de Zahedan en Iran, en déclarant : “Nous, qui avons vécu quinze années de terrorisme, comprenons très bien ce que vous ressentez et nous partageons votre douleur. Le but du terrorisme est de handicaper la société à travers la peur, et de faire vaciller la sérénité de l'Etat à travers le chaos. Et la seule réponse dans ces cas-là est la lutte sous toutes ses formes.” Estimant que la culture est une des formes de résistance et de militantisme, elle poursuit : “La culture est une base solide qui rassemble toute une nation à qui permet de ne pas abdiquer.” Mme Toumi a évoqué les liens qui unissent l'Algérie à l'Iran. De son côté, le gouverneur d'Ispahan, Ali Réda Nikil Al-Asfahani, a estimé que “ce festival est l'un des évènements les plus importants qui bouleversera les relations entre les deux pays. Les liens n'en seront que plus solides”. Les présents ont ensuite apprécié un bref documentaire qui a présenté Ispahan, qui a été dans le passé le cœur battant de la République d'Iran, trois fois capitale de ce pays, à la pointe de la civilisation et du rayonnement culturel. Surnommée “l'autre moitié du monde”, Ispahan existait déjà 500 ans avant J.-C. Après les images, place à la musique. Le groupe Nway Mihr (la mélodie de l'amour), composé de six musiciens, a présenté quelques musiques traditionnelles iraniennes, ce qui a donné l'eau à la bouche pour le reste des évènements. En effet, la semaine culturelle de la ville iranienne d'Ispahan se poursuivra jusqu'au 25 juillet prochain. Elle verra la participation de près de 90 artistes représentants 40 genres artistiques. Hier matin, trois expositions ont été inaugurées dans la capitale : une exposition de tapis persans au Bastion-23, une autre des arts plastiques au Musée national des beaux-arts et une troisième dédiée à l'artisanat au niveau 108, 104 et l'Agora de Riadh-el-Feth. Le film Route sans issue sera projeté à Ibn-Zeydoun. Cette même salle abritera un concert de musique traditionnelle iranienne. Ispahan et ses arts feront escale dans les wilayas de Constantine et de Boumerdès avec un programme musical fort alléchant. Rappelons enfin que les spectacles sont gratuits et que la culture de la ville d'Ispahan vaut largement le détour.