Le black-out annoncé pour ce mois n'aura pas lieu. Les réserves exprimées par le syndicat de Sonelgaz sur le projet de restructuration de l'entreprise ont été entendues. Le black-out annoncé pour ce mois n'aura pas lieu. Le préavis de grève a été levé hier par le conseil national du syndicat du groupe Sonelgaz, réuni au siège de la Centrale syndicale, en présence du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. L'assemblée générale de Sonelgaz, présidée par le ministre de l'Energie, a répondu favorablement aux doléances du syndicat. Les revendications des syndicalistes qui avaient menacé d'une grève de trois jours, reconductible dès le début du mois de septembre, ont été ainsi satisfaites. L'assemblée générale, réunie le 26 août, a adopté une nouvelle résolution annulant celle prise le 13 juillet dernier, qui prévoyait la filialisation de la production en deux entreprises et sa distribution en trois. L'assemblée générale a accepté de conserver Sonelgaz comme une seule entité publique gérée en tant que groupe avec une filiale de production, une filiale de transport d'électricité, ainsi que l'intégration de l'opérateur système, une filiale de transport du gaz, une filiale de distribution. “Préserver Sonelgaz en tant qu'entité” serait la meilleure assurance pour la “pérennité du service public", affirme Achour Telli. Et les derniers évènements le confirment. Sonelgaz, en raison d'une capacité de production insuffisante, surtout dans la région est du pays, aggravée par la vague de chaleur, était contrainte de procéder au délestage. Cette insuffisance de capacité de production, donc ce déficit, s'explique d'abord par la non-réalisation des investissements planifiés par Sonelgaz et qui, entre-temps, ont dû subir des retards pour leur lancement. C'est le cas de la centrale de F'kirina à Oum El-Bouaghi. Sur ce volet, le ministre de l'Energie est revenu, semble-t-il, à de meilleurs sentiments, ne voyant pas les investisseurs étrangers se bousculer au portillon. Selon Telli, il a été convenu que l'Etat se devait de financer les projets dont Sonelgaz ne pouvait supporter seule la charge financière. Comment, d'autant que l'Etat a décidé de ne plus engager sa garantie pour les financements des entreprises ou de leurs projets ? Le responsable du syndicat ne donne aucune explication. “Le ministre s'est engagé", affirme-t-il. Telli parle des engagements concernant les 1 400 MW de Skikda financés par Sonelgaz, Sonatrach et l'investisseur canadien SNC Lavallin, de celui d'Arzew financé à 80% par un investisseur sud-africain et Sonelgaz et enfin de la centrale de F'kirina de Aïn El-Beïda, programmée en 2000, financée entièrement par Sonelgaz. Le secrétaire général du groupe Sonelgaz a évoqué aussi le principe d'un projet de 1 200 MW au centre du pays. Les études de financement et pour l'emplacement sont engagées. Qui financera le projet, d'autant que Sonelgaz se dit dépourvue de moyens financiers ? Telli estime que le ministre s'est engagé à trouver des financements. Le secrétaire général de l'UGTA, Sidi Saïd, rejette l'idée de privatisation de Sonelgaz. “Il n'est pas question de toucher aux entreprises publiques !" Pour lui, les réformes engagées depuis une décennie ont démontré leur échec. Sidi Saïd les qualifie “de réformettes dans la précipitation". Le secrétaire général de la Centrale syndicale souligne que “le monde syndical est serein et peut donner des leçons à ceux qui ont un niveau supérieur au nôtre, sur le plan économique". M. R.