Six cadres de la compagnie nationale, dont le directeur de la programmation des stewards et le chef des stewards, ont été condamnés de 30 mois à 5 ans de prison. Cela fait presque un an (le 29 août dernier) que le vol AH 3018 de la compagnie nationale Air Algérie à destination d'Istanbul a fait l'objet d'une fouille, par les éléments de sécurité de l'aéroport international d'Alger qui a débouché sur la découverte de 600 000 euros et l'arrestation de plusieurs personnes travaillant à Air Algérie ainsi que leurs complices de l'extérieur (passagers). Jeudi, c'était le retour sur cette affaire, qui fait tache dans l'histoire de notre compagnie nationale, et ce avec l'ouverture du dossier par le tribunal criminel de la cour d'Alger pour l'examen en appel. Les six accusés, pour rappel, ont été condamnés antérieurement par le pôle pénal de Sidi M'hamed à des peines allant de 30 mois à 5 ans de prison ferme pour constitution d'association de malfaiteurs, non-respect de la législation et de la réglementation relatives au change et à la circulation des capitaux de et vers l'étranger et abus de pouvoir. Parmi les accusés figurent des cadres d'Air Algérie travaillant à l'aéroport Houari-Boumediene. Il s'agit du directeur de la programmation des stewards, du chef des stewards, du chauffeur de l'équipage et des stewards et du passager chargé de faire sortir l'argent de l'aéroport. Il s'agit également de l'accusé principal dans l'affaire, un vendeur de devises au niveau du marché Clauzel à Alger connu sous le surnom de “Tison”, toujours en fuite. Selon l'arrêt de renvoi, les éléments de sécurité avaient réussi en août 2009 (au niveau de l'aéroport Houari-Boumediene) à faire avorter une opération de trafic d'un montant de 595 000 euros qui était dissimulé dans des gilets de sauvetage. Les six accusés y compris le steward, le programmateur des stewards et le chauffeur du bus étaient chargés de sécuriser l'entrée et la sortie des fonds de l'aéroport Houari-Boumediene. Une affaire qui n'a pas manqué de créer le grand scandale au sein d'Air Algérie et que le syndicat a tenté de récuser, mais en vain. Les mis en accusation ont bel et bien avoué avoir mené plusieurs opérations dans ce cadre, dont le trafic de 300 000 euros vers la Turquie. Ce trafic de devises de l'Algérie vers l'étranger dans lequel sont impliqués des cadres d'Air Algérie a alors ainsi conforté la décision d'imposer à tout le personnel navigant d'Air Algérie de passer par les scanners. Une décision qui a été très mal accueillie et n'a pas manqué de susciter des réactions de toutes parts, notamment du côté des pilotes. Mais cette affaire a changé la donne et a donné raison à bien des parties.