L'idée des promoteurs du Festival consiste à associer la montagne à l'activité du littoral par une offre touristique innovante qui mobilise les populations autour de projets dynamisants et attractifs. Village de Djoua dans la commune de Boukhelifa à Béjaïa. S'il est vrai que le festival qui lui est dédié a réussi à faire connaître la région des At Bimoun en Algérie et auprès de la communauté algérienne établie à l'étranger, ce qui motive les organisateurs va au-delà des festivités. “La région recèle de nombreux atouts, qui peuvent donner lieu à des réalisations dans divers domaines”, explique Boubekeur Khelfaoui. Un site naturel exceptionnel, qui réunit tous les ingrédients d'une valorisation économique de la région : “Le soleil, la mer, la montagne, des sites archéologiques, un relief favorable, un environnement sain, propre et accueillant.” Mais aussi, a-t-il poursuivi, un patrimoine historique riche de culture, de traditions et de savoir-faire millénaire, des moyens humains dans les domaines de l'artisanat, du tourisme, de l'agriculture de montagne, de la pêche et des services. La prise en compte de ces éléments, a souligné M. Khelfaoui, a conduit à l'élaboration d'un projet de développement du territoire qui s'appuie sur la valorisation des activités de tourisme de montagne dans la région. L'idée des promoteurs du Festival consiste à associer la montagne à l'activité du littoral par une offre touristique innovante qui mobilise les populations autour de projets dynamisants et attractifs. Il s'agit, a énuméré M. Khelfaoui, de mettre en place un ensemble d'infrastructures de loisirs, originales et adaptées à l'espace montagneux, qui permettent de valoriser les potentialités naturelles du site (altitude, grand air, panorama, activités multiples) et d'impulser une dynamique économique locale (emploi/revenus) dans l'esprit d'un développement durable respectueux de l'environnement (non polluant et protecteur du patrimoine) et du cadre de vie des populations (respect de la culture et des traditions locales). Seulement, avant de prétendre au plan de restauration des quelque 68 villages regroupant les At Bimoun, il faut d'abord susciter l'adhésion des villageois à l'idée des promoteurs. Là, on est encore loin. Seulement une dizaine de villages sont impliqués pour l'heure dans le projet. Les discussions tendant à mettre en place “une coopérative touristique où chacun construirait sa maison sur son terrain dans la perspective de mise en tourisme de cette zone” semblent serrées, de l'aveu même de M. Khelfaoui. Le président de l'Association est confiant quant à l'aboutissement du projet. Il comprend le scepticisme dont font preuve certains villageois qu'il s'agit de convaincre progressivement. “On est en phase de sensibilisation. On va décliner ce qui se projette de manière graduelle et didactique”, a-t-il indiqué. L'adhésion des villageois au projet est possible dans le sens où l'Association, à travers la logistique en sa possession, est en mesure de supporter les charges inhérentes à l'établissement de certificats de possession ou d'enquêtes foncières, en l'absence de la prescription acquisitive. Les familles démunies pourraient en profiter pour régulariser tout leur patrimoine foncier et par là procéder au partage entre frères et sœurs, qui coûterait les yeux de la tête. L'argument ne laisserait pas insensibles des villageois, qui pourraient du jour au lendemain faire de leur maison secondaire et de leurs terres quasiment à l'abandon une source de revenus et les mettre à l'abri d'une expropriation sans indemnisation. Le président du Festival a assuré qu'on verra pousser le premier village d'ici deux ans. “Nous allons démarrer en septembre prochain les études d'aménagement pour ce premier prototype entre les villages de Djoua, Ancifène, Ikherrazène et Tala Hiliani.”