Avant-hier, dès les premières heures de la journée, les habitants du village Bouhoukal (douar de Boumahni, dans la commune d'Aïn Zaouia), à quelque 50 km au sud de la ville de Tizi Ouzou, ont procédé à la fermeture de l'APC. Le problème est complexe. Les villageois sont venus pour mettre les autorités locales devant leurs responsabilité et exprimer leur mécontentement au sujet du cimetière de Bouakache. L'histoire commence lorsque les habitants de ce village y ont creusé une tombe suite à un décès survenu dans leur village. Ceux-ci veulent, entre autres, déplacer ce cimetière qui pose problème aux villagois. “Nous ne voulons pas l'affrontement. Nous avons préféré nous adresser directement aux responsables locaux, même si ces derniers ne sont pas en mesure de répondre à nos doléances”, a déclaré le président du comité de village Bouhoukal. Nous avons appris de source locale que le défunt a été finalement inhumé alors que les contestataires ont occupé avant-hier l'APC jusqu'à 16 heures. La foule s'est dispersée dans le calme. Dans la soirée, une assemblée générale a été tenue à Bouhoukal. Hier encore, plus de 400 personnes ont fermé l'APC avant de placer des barricades sur la RN30 et y brûler des pneus. Sur les lieux, on pouvait lire sur des banderoles attachées au mur d'enceinte de l'APC trois principales revendications : “Délocalisation du cimetière, enquête sur le tuf dilapidé, application des lois de la République”. “Notre village est mis à l'écart”. “Nous manquons de tout : égouts à ciel ouvert, pas d'éclairage public, absence de route”. Et la liste est longue. “Nous avons toute une plateforme de revendications”, criait alors une voix parmi la foule surexcitée. “Nous n'allons pas ouvrir la route si les autorités de wilaya ne viennent pas sur les lieux et nous donner des garanties écrites sur tout ce que nous revendiquons”, ajoute M. Babas en sa qualité de président du comité de village. Interrogé sur le sort de la personne enterrée dans le cimetière en question, il nous précise que c'est l'affaire des services des forêts. “Nous ne sommes pas contre le fait que ce village ait un cimetière, mais celui affecté ne répond pas aux normes. Le cimetière doit être loin des habitations. Il ne doit pas être érigé sur un terrain argileux et rocailleux, encore moins en pente. Dans ce cas, ce n'est pas du tout ça. Avec l'érosion, il y aurait même des cadavres qui vont arriver sur la route”, a déploré notre interlocuteur. En tout cas, en dépit de la forte chaleur, les contestataires semblent décidés à aller jusqu'au bout de leurs revendications.