Ils étaient plus de 70 lycéens issus des 16 villages du douar de Boumahni, dans la commune de Aïn Zaouïa, à quelque 40 km au sud de la ville de Tizi Ouzou, à protester, avant-hier, devant l'APC pour exiger des autorités locales l'amélioration des conditions dans lesquelles ils sont transportés vers les lycées de Draâ El-Mizan. Effectivement, ces élèves sont contraints de se lever très tôt et de ne rentrer que tard, après une journée chargée, à bord de camions aménagés pour le ramassage scolaire. “C'est dramatique ! En 2008, on est transportés comme du bétail. Qu'il fasse froid ou qu'il fasse chaud, on souffre. Ces camions sont vétustes et inconfortables, conditions auxquelles s'ajoutent les dangers de la route puisque nos villages sont situés en des reliefs accidentés”, nous dira un contestataire. Devant ce mouvement de protestation, une délégation a été reçue dans la matinée par l'exécutif communal. “Nous exigeons le remplacement de ces camions par des bus”, telles sont les paroles répétées par les lycéens en grogne. Après deux heures de discussions fructueuses, les élus ont signifié aux représentants des lycéens qu'il n'est pas possible de satisfaire cette revendication dans l'immédiat car le parc communal ne le permet pas, d'une part, mais aussi en raison du relief escarpé de ce douar, les minibus ne peuvent assurer cette ligne, d'autre part. Néanmoins, les élus répondent qu'ils vont essayer de signer des conventions avec les propriétaires de fourgons. Rappelons à cet effet que la wilaya subventionne cette formule de transport. En tout cas, même si quelques-uns suggèrent de recourir aux internats des lycées de Draâ El-Mizan fermés, car les élèves d'Aït Yahia-Moussa seront transférés la semaine prochaine dans leur commune, la seule solution pouvant atténuer cette souffrance est la réalisation d'un lycée pour les deux communes voisines de Aïn Zaouïa et de Frikat dont les élèves souffrent du même problème. À ce propos, le comité des villages du douar de Boumahni avait déjà tiré la sonnette d'alarme à ce sujet dans une correspondance dont nous détenons une copie adressée au wali de Tizi Ouzou en juillet de l'an dernier. “La construction d'un lycée à Aïn Zaouïa est une nécessité : le nombre de jeunes scolarisables, en constante augmentation, est déjà amplement suffisant pour demander une telle structure. D'autre part, une étude a été effectuée et une assiette dégagée par les autorités communales”, telle est la conclusion de ladite correspondance dans laquelle les rédacteurs évoquent aussi ces conditions de transport des lycéens comparés à du bétail. O. Ghilès