La petite ville d'El-Omaria, située à 40 km au sud-est du chef-lieu de wilaya, a célébré, dernièrement, l'anniversaire de la mort du colonel Si Tayeb Djoughlali, tombé au champ d'honneur. C'est en présence d'un grand nombre de moudjahidine et de compagnons d'armes du martyr que des festivités marquant le 51e anniversaire de sa mort ont eu lieu et des expositions organisées. Ce n'est que depuis peu que la date de la mort du colonel est commémorée par les populations et les combattants de la révolution armée, et ce, pour des raisons encore inexpliquées. D'ailleurs, la commémoration de la date de la mort du chahid est considérée comme une occasion de concilier la population avec son histoire et de favoriser la rencontre de moudjahidine de plusieurs régions en vue d'enregistrer leurs témoignages sur des épisodes parfois tragiques de la Révolution. L'on indique par ailleurs que la mort du colonel Si Tayeb Djoughlali s'inscrit dans ce cadre puisque sa disparition a été la conséquence de l'opposition à sa désignation à la tête de la Wilaya VI par un groupe de cette région. C'est du moins la version soutenue, il y a quelques années, par un des principaux acteurs de cette période, en l'occurrence Si Ahmed Ben Cherif, en sa qualité d'ancien moudjahid qui a connu personnellement le chahid. Selon ce même témoignage, le colonel Si Tayeb a été tué sur la route qui devait le conduire au commandement de la Wilaya d'affectation, le 29 juillet 1959, à l'issue d'une embuscade qui lui a été tendue près de Djebel Gaaga, non loin de Boussaâda. Né en 1916 à El-Omaria, d'une famille rurale de condition modeste, il a été initié aux préceptes du Coran sous la houlette de Ben Brahim Soualmi. Le martyr Si Tayeb Bougasmi, dit Djoughlali, était parmi les premiers militants de la cause nationale qui optèrent pour l'action armée contre le colonialisme. La célébration de l'événement a donné lieu à plusieurs activités culturelles, des expositions de photos et une grande animation de tables rondes et de débats.