Les spécialistes qui se sont rendus en Inde ont reconnu la qualité de la viande rouge et les bonnes conditions sanitaires dans lesquelles elle est produite. “La viande congelée dont les premiers arrivages ont été effectués lundi, en provenance d'Inde, est à 100% halal.” L'ambassadeur d'Inde en Algérie, Son Excellence, M. Kuldeep S. Bhardwaj, veut rassurer les Algériens et se porte garant quant à la bonne qualité de la viande produite dans son pays. Il affirme que l'abattage des bêtes se fait selon le rite musulman. M. Kuldeep S. Bhardwaj confirme l'existence d'une dizaine d'abattoirs, propriétés de musulmans en Inde, qui sont contrôlés régulièrement. L'implantation de ces structures privées dans ce pays n'est pas fortuite d'autant plus que la communauté musulmane est estimée à quelque 130 millions de personnes. Mieux, l'Islam est la deuxième religion en Inde. Pourquoi l'Algérie a opté pour ce pays afin d'importer de la viande rouge ? Trois principaux paramètres ont motivé les autorités algériennes dans leur choix. Outre le label halal, l'Inde garantit une disponibilité du produit à longueur d'année. En effet, ce pays produit plus de 1,5 million de tonnes/an de viande rouge dont 500 000 tonnes sont destinées à l'exportation vers plus de 90 pays au monde. Des pays musulmans tels que la Malaisie, l'Egypte, le Koweït, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, la Jordanie, l'Iran, Oman, le Qatar… importent eux-aussi de la viande rouge de l'Inde depuis quelques années déjà. Ce qui dénote la confiance et l'assurance manifestées par ces Etats par rapport à ce produit indien. “L'Inde est classé troisième producteur de viandes rouges au monde et premier selon le rite musulman”, avoue M. l'ambassadeur. Autre raison qui a encouragé les responsables algériens en charge de ces importations est le prix compétitif proposé. La tonne est cédée à environ 3 000 dollars. Une fois sur le marché, le kilogramme serait affiché à environ 400 DA. Pareil prix arrêtera la flambée, baissera à coup sûr la tension pendant le mois de Ramadhan et permettra, par conséquent, aux consommateurs algériens, notamment ceux ayant des bourses moyennes, d'ajouter de la viande en quantités suffisantes dans leurs menus. Notre pays importera prochainement plus de 10 000 tonnes de viande indienne à partir de deux états indiens musulmans. Dans une première phase, l'opération a commencé pour 4 000 tonnes. Cette mission a été confiée à la société de transformation et de conditionnement, Sotracov, filiale de la SGP-Proda, qui a déjà importé, lundi, 260 tonnes. Il est à noter que les contacts entre l'Algérie et l'Inde autour de ce partenariat ont débuté par l'envoi de vétérinaires spécialisés algériens en Inde. Ces équipes ont visité là-bas les abattoirs et les laboratoires en activité. Ces spécialistes ont reconnu les bonnes conditions sanitaires dans lesquelles est produite la viande rouge et la qualité de celle-ci. Il s'agit de la viande rouge congelée sans os de buffalo (voir encadré). Le cheptel de buffalo est composé de plus de 178 millions de têtes en Inde. Cet animal est réputé pour la qualité de sa viande et les grandes quantités de lait qu'il produit. M. Kuldeep S. Bhardwaj, souligne également qu'en Inde plus de 50 000 vétérinaires exercent leur métier alors que 30 000 laboratoires sont opérationnels. “Avant d'être expédié, chaque container de viande est contrôlé et inspecté par une équipe de vétérinaires”, indique M. l'ambassadeur. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a, faut-il le rappeler, a délivré jusque-là neuf dérogations sanitaires pour l'importation de viande bovine désossée et congelée d'Inde. Quatre autorisations ont été attribuées à la Sotracov. Les négociations entre les deux pays avaient été entamées en 2001. Après neuf années de discussions, l'Inde a réussi à obtenir la certification pour l'exportation de sa viande vers l'Algérie. Ce pays a répondu, selon les responsables concernés, à toutes les exigences sanitaires. Par ailleurs, la certification d'un produit n'est pas limitée dans la durée mais peut être suspendue en cas d'évolution “négative” de la situation sanitaire du pays exportateur.