À l'instar des élus qui les ignorent, l'administration est aussi mise à l'index par les habitants de H'djar Diss. “Les agents considèrent les infrastructures publiques comme leurs biens personnels, nous sommes vus comme des habitants de deuxième zone”, affirment-ils. Voilà plus d'une semaine que les habitants des 200+200-Logements de la cité du 23-Février de H'djar Diss, dans la commune de Sidi Ammar, à Annaba, ont accroché des banderoles au dessus de leurs immeubles, à travers lesquelles ils demandent l'intervention du président de la République pour améliorer le cadre de vie déplorable dans lequel ils vivent depuis plus de vingt ans, après avoir vainement épuisé tous les recours auprès des autorités locales. “SOS Bouteflika : non à la marginalisation et la hogra”, disent ces banderoles, que le chef de daïra a vainement demandé aux contestataires de décrocher, “faisant de nouvelles promesses auxquelles nous ne croyons plus”, selon l'un des habitants. Ils ont, en outre, adressé une énième correspondance à leur premier responsable, à savoir le président de l'APC de Sidi Ammar, ainsi qu'au chef de daïra et au wali, une pétition de plus de 150 signatures, dans laquelle ils réclament l'éclairage public, la viabilisation et la collecte des ordures ménagères qui s'amoncellent dans les coins de bâtiments, avant d'être incinérées par les habitants eux-mêmes, avec les désagréments que cela comporte pour leur santé, et l'aménagement de bacs à ordures. À l'instar des élus qui les ignorent, l'administration est aussi mise à l'index par les habitants. “Les agents considèrent les infrastructures publiques comme leurs biens personnels, nous sommes considérés comme des habitants de deuxième zone.” C'est ainsi que les concernés, dans cette correspondance, parlent du comportement “inadmissible” de l'agent préposé à l'agence des postes, qui, le jour de la paie des retraités, à savoir le 26 de chaque mois, au moment où la poste connaît un véritable rush, “se permet de ne laisser entrer qu'une dizaine de retraités de sa connaissance, et ferme la porte au nez des autres, avec lesquels il parle par la fenêtre”. Idem pour l'infirmière du centre de santé qu'“il ne faut pas réveiller à l'heure de la sieste.” De plus, “les bons pour la visite médicale, une dizaine seulement, sont toujours distribués avec complaisance la veille, et le lendemain, personne n'est admis, il faut aller ailleurs. On se demande pourquoi ont-ils construit un centre de santé”. Certains comportements d'un enseignant de l'école primaire de H'djar Diss font aussi l'objet de la colère des parents d'élèves, et bien qu'ils en aient parlé au directeur, selon leurs affirmations, ce dernier “n'a rien pu faire”. Les habitants de ces cités devaient en outre affirmer : “Nous sommes des Algériens qui aiment leurs pays. Nos enfants grandissent dans de très mauvaises conditions dues au laxisme et à la marginalisation de la part des élus et des autorités locales qui sont très au courant de nos problèmes. Nous ne voulons pas que nos enfants deviennent à l'avenir des délinquants, mais des citoyens honorables. Ce qui est très difficile étant donné le calvaire que nous vivons au quotidien.”