Liberté : Vous faites, avec cette émission, vos premiers pas dans le monde de la télé, vos impressions... Salima Abada : J'adore ! J'aime beaucoup. C'est une idée qui trottait mon esprit depuis un moment et là j'y suis. Au début, j'avais vraiment peur ; ça m'a vraiment stressée, le fait de ne pas entrer dans un moule d'animatrice que les téléspectateurs ont l'habitude de voir, mon souhait est de montrer une image moins conventionnelle d'animatrice de l'ENTV, être plus naturelle, soi-même. j'avais peur de ne pas me reconnaître en me regardant à la télé mais, d'après mon entourage, ça passe plutôt bien. Il faut dire que c'est jeune comme émission, c'est frais, le ton est léger, on ne cible pas une tranche d'âge précise, ça peut être des femmes au foyer tout comme des jeunes. Comment l'aventure ras el-hanout a-t-elle commencé ? C'est par le biais de ma musique que tout a commencé. Je suis passée dans l'émission Tara Ma Tara et j'ai bien sympathisé avec le producteur. Je ne pense pas, à la base, qu'il ait décidé d'avoir un chef plus une animatrice dans son émission, mais après ça, l'idée lui est venue et il m'a dit : “Si ça t'intéresse de faire partie de l'aventure ?” et ça m'a pris… trois minutes pour prendre ma décision (rires). Est-ce que vous maniez aussi bien le micro que les fourneaux ? Depuis mon jeune âge, je cuisine beaucoup. J'étais accro aux livres de cuisine, mais de moins en moins ces dernières années, et ce qu'il y a de particulier dans l'émission, c'est que j'aime bien faire celle qui ne sait pas cuisiner en plus j'adore l'idée qu'un homme cuisine pour moi (rires). Je fais celle qui est nulle en cuisine, mais bien sûr que je sais cuisiner. L'originalité de ce programme, cette notion du mouvement, ce n'est plus l'émission de cuisine telle qu'on la conçoit, mais c'est plus la cuisine qui voyage à travers le territoire, qu'est-ce que ce voyage vous a apporté ? Sincèrement, c'était beaucoup plus les rencontres humaines ; les traditions qui sont différentes d'une région à une autre, alors que ces régions ne sont pas aussi éloignées les une des autres ; les plats qui sont faits différemment, sans oublier les gens de tous âges qu'on a rencontrés en faisant le marché pendant nos visites ; toutes ces personnes qui voyaient la caméra comprenant qu'on était pas du coin et qui venaient naturellement vers nous et qui demandaient, par curiosité, ce qu'on faisait. On leur expliquait, ensuite ils se mettaient à nous parler. je vous dis franchement, toutes les rencontres, pour moi, c'était la plus belle chose qu'on ait pu vivre, les gens de bougie, d'Oran et d'Alger (s'hab el kasba comme on dit). les gens sont vraiment chaleureux, on le dit très souvent, mais là, je l'ai vraiment ressenti, on nous invitait à la maison pour un café ou pour manger. L'échange humain, pour moi, c'était une des plus belles expériences. Donc, vous allez dans le sens du générique de l'émission de Hasna el bacharia : Jazair jawhara ? Je suis d'accord avec vous, mais au fait quand ils ont choisi Hasna au début, moi j'étais contre, les gens vont se dire pourquoi une chanson du sud, pourquoi pas une chanson qui ciblerait plusieurs régions ? mais après et lorsque j'ai bien écouté les paroles, j'ai trouvé qu'il ne pouvait pas y avoir une plus belle chanson pour signer le générique de l'émission. d'ailleurs, j'aurais voulu faire plus de villes : aller à Béchar, Constantine, El-Tarf mais, malheureusement, le temps ne l'a pas permis. je souhaite que l'émission marche bien, histoire de renouveler l'expérience l'année prochaine et voir encore d'autres villes. Que pouvez-vous nous dire du chef Mehrez ? C'est un algérien né en Algérie qui, très jeune, est parti en Suisse et qui a fait les plus grandes écoles de cuisine à l'étranger. il revisite les plats algériens à sa manière. par exemple, il nous a fait un bourek avec une petite touche asiatique. il a “osé” rajouter des légumes et, sincèrement, j'ai trouvé ça très bon ; il modernise la cuisine algérienne, soit en ajoutant quelques petits ingrédients, soit en revisitant la présentation du plat et c'est là qu'on découvre le côté artistique du chef. Autre originalité de l'émission c'est la 2 chevaux (Citroën 2CV) dans laquelle vous voyagez, c'est la vôtre ? C'est vrai que l'idée est très sympa. on la conduit vraiment et quand elle tombe en panne, on descendait vraiment la pousser et, franchement, j'ai aimé le concept du voyage avec la 2 CV. (rires). Quelle est votre plat préféré ? Y en a beaucoup. je mange tout et je n'ai pas vraiment un plat préféré. mais si je devais en sélectionner un, ça serait les Topinambour (batata terfess). c'est un plat sans viande. Pour ma part, les vrais cordons bleus sont ceux qui réussissent un plat sans viande.