Le pain, qui constituait la base de notre alimentation, a été, en moins d'une trentaine d'années, relégué au second plan. La préoccupation avec quoi faire passer son pain s'est vite transformée avec quel pain accompagner son mets. La cuisine algérienne, si l'on excepte le couscous, est avant tout élaborée comme passe-pain. Les termes de ghomsa et djouaz (tremper, faire passer) en témoignent amplement. Ces habitudes alimentaires sont nées à une époque où le pain était encore un aliment complet. Accompagné de quelques fruits, légumes, laitages, el khobz était l'aliment presque parfait. De fabrication presque exclusivement domestique et à base de céréales complètes. Et bio ! Le Ramadhan est devenu la période de nostalgie des pains d'antan. Y a qu'à parcourir les marchés pour le constater. Mais le label surfait de “traditionnel” ne garantit en rien la teneur alimentaire de ces produits. Les farines industrielles qui servent à leur fabrication sont vidées de tout nutriment. Les minoteries continuent indubitablement à éliminer “la vérité qui est dans le grain”. Ce qui fait que le consommateur paye plus cher la forme et l'apparence du pain. Il en va de même pour le pain fait maison. Pas plus diététique que la “baguette”. Il faut choisir la bonne farine ! Momo [email protected]