Le mufti de l'Aqmi au Sahel vient de menacer la France de représailles en vengeance après le raid mené par les forces françaises et mauritaniennes le 22 juillet dernier au nord du Mali. Dans un communiqué signé par Abou Anes Shanghiti qui n'est autre que le juge et le mufti de l'organisation terroriste, l'Aqmi exhorte les tribus de la région, le Mali, le Niger, la Mauritanie et même l'Algérie à s'unir contre la France. Le communiqué, qui dément la thèse de la mort naturelle de l'otage français avant le raid, affirme que “Michel Germaneau a été exécuté suite au raid qui visait à le libérer”. L'organisation criminelle réaffirme à nouveau que des négociations étaient en cours et que la France a “trahi” l'Aqmi par cette opération militaire qui s'est soldée par la perte de six de ses activistes. Le communiqué menace la France de Sarkozy. Le GSPC ne fixe ni la date ni le lieu de ces attentats qui cibleront la France. “Je ne dis pas que ce sera aujourd'hui ou demain ou après-demain, mais cela arrivera”, affirme le communiqué mis en ligne par Abou Anas al-Shanghiti. Pour plusieurs observateurs, l'Aqmi qui a perdu ses réseaux et cellules en France va s'attaquer aux intérêts français dans la région du Sahel. Le communiqué, qui précise que parmi les six combattants tués il y a un Algérien, un Mauritanien et un Marocain, tente d'impliquer leurs tribus dans cette nouvelle vague de terrorisme qui va encore déstabiliser le Sahel. Ce communiqué affirme encore que la France a bel et bien négocié avec l'organisation terroriste, comme l'a déjà révélé l'“émir” de l'Aqmi Abdelmalek Droukdel dans un enregistrement. Interrogé hier lors d'un point de presse régulier sur les menaces de l'Aqmi, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a déclaré qu'il s'agit de “menaces proférées par des assassins”. Il a rappelé que les fiches “Conseils aux voyageurs” du site du Quai d'Orsay sont “mises à jour en temps réel” afin de mettre à la disposition des ressortissants français “une information fiable et complète”. Le ministère français des Affaires étrangères a également souligné “l'entière mobilisation” du dispositif de sécurité après “de nouvelles menaces de l'Aqmi”. “Le dispositif, tant pour nos compatriotes résidents ou de passage que pour nos emprises diplomatiques, est activé et actualisé en permanence, en fonction de l'appréciation des risques et des menaces”, a ajouté M. Valero. Concernant les mesures de sécurité adoptées sur le territoire français, les services du Premier-ministre avaient révélé, lundi, que “le plan antiterroriste Vigipirate avait été renforcé durant la période comprise entre le 2 août et le 15 septembre”, considérant que “le niveau de cette menace demeure élevé sur le territoire français”, indiquait une lettre du directeur de cabinet du préfet de police Jean-Louis Fiamenghi. “Les lieux de culte sensibles, les sites touristiques symboliques, les espaces accueillant de grands événements, les grands magasins et les grands centres commerciaux devront faire l'objet d'une vigilance particulière”, avait révélé l'agence Reuters.