Mélange des genres et des styles, voyage à travers la musique et la chanson. Des voix justes. L'universalité dans les choix, des propositions polyphoniques... C'est dans cette trempe ou verve que se situe ou se définit la chorale polyphonique Nagham qui avait donné rendez-vous à son public et autres amoureux de la chanson universelle, vendredi, à partir de 22h à la salle Ibn Zeydoun. Au programme de cette soirée musicale totalement dédiée au chant universel, avec une orchestration polyphonique, deux parties. La première, Andaloussiat, était un bouquet constitué de différentes chansons puisées du patrimoine arabo-andalou. Alors que la seconde, Variétés, était une sorte de survol musical avec plusieurs haltes. C'est vêtus d'habits traditionnels pour les filles et de bediïya (gilet) écru pour les hommes que les membres de la chorale ont fait leur entrée sur scène, sous la houlette du jeune maestro Nabil Chiban. Le prélude a été un chant religieux, pour être dans l'air du temps, Ramadhan oblige, Sallou aâla Nabina, interprété par Hamid Gouni, le président de l'association éponyme. S'en suivront des wasslet entre haouzi et andalou, telles que Ahlan wa sahlan, Wa men li bijismi, Wahd el ghouziel… charmant le public présent avec ces mélodies, rappelant l'époque de la belle chanson algérienne. Après un intermède d'une dizaine de minutes, qui a permis à la claviste Kaouther de charmer par sa voix cristalline l'assistance, les choristes, cette fois tout de noir habillés, revinrent pour entamer la deuxième partie de cette soirée. C'est aussi Hamid Gouni qui donnera le la avec une chanson appartenant au registre gnaoui : Salam alikoum, une manière de souhaiter, encore une fois, la bienvenue au public déjà présent et aussi à ceux qui venaient d'arriver. Ce sera ensuite un perpétuel va-et-vient entre la musique algérienne et la musique du monde. La chorale interprétera, dans cette partie, deux chants traditionnels, le premier du Venezuela et le second de Cuba, le grand succès du Tunisien Hedi Jouini Lamouni elli gharou meni, avant que le jeune Mourad prenne le micro et de sa voix grave et chaude chante Ya rayeh de Dahmane El Harrachi. El vaz d'Idir, Freedom ou Happy Days, furent, entre autres, les chansons interprétées par la chorale Nagham. Encore une fois, cet ensemble vocal polyphonique a su charmer une assistance conquise d'avance.