Plus qu'une chorale, Ebène est un symbole. Un symbole de cette Afrique que le Panaf a réuni pour célébrer ses valeurs originales et sa culture millénaire. Composé de 44 choristes, dont des étudiants de pays africains, des membres des chorales Safir et Nagham et de 14 autres musiciens, la chorale Ebène incarne parfaitement l'esprit de ce Panaf qui vient juste de s'achever. Fusionnant les multiples airs musicaux de ce continent au patrimoine culturel aussi riche que méconnu, cette chorale nous fait découvrir une Afrique diversifiée, multiple et unie grâce aux valeurs qu'elle partage. Il faut savoir que le nom d'ébène donné à la chorale fait référence au bois précieux de couleur noire utilisé notamment pour la sculpture de statuettes et autres objets d'art africains et «symbolise la mémoire». C'est dire que l'Afrique est dans l'âme de cette chorale qui a séduit un public ébahi par sa prestation, durant plus de deux heures, lors de son dernier concert tenu lundi dernier à l'auditorium de la radio nationale. Un concert tonitruant qui a drainé un public nombreux et très enthousiaste. Et dès le début de la soirée, la jeune et sympathique formation polyphonique Ebène a réussi à séduire les mélomanes algérois par un répertoire constitué d'un florilège des plus célèbres airs du patrimoine musical africain, qui ont été à différentes époques des succès planétaires, et que le chef de la chorale offrira comme «un cadeau à la jeunesse algérienne et africaine». Dans son récital, qui est une mosaïque regroupant tous les rythmes de la musique africaine, la chorale aura chanté l'Afrique, sous la coupe du maestro Abdelhakim Lemdani, dans toutes les langues. On y retrouvera, entre autres, du gnawi avec El Ghomari, de la musique sud-africaine avec Malaïka de Miriam Makeba, du gospel No more cry, du raï avec Abdelkader ya Boualem, de la chanson kabyle, le succès de Dahmane El Harrachi Ya rayah, de la musique capverdienne avec Saudade de Cesaria Evora ou Fatou yo de Touré Kunda. En tout, une vingtaine de chansons présentées par des solistes ou des duos et reprises par un chœur fort de quarante voix. Cela sans oublier les deux danseurs congolais, un homme et une femme, qui accompagnaient, avec leur danse folklorique enchaînant des mouvements harmonieux et déchaînés à la fois, les chansons entonnées avec puissance et douceur par la chorale. Des standards cultes de la musique algérienne aux plus célèbres chansons d'Egypte, d'Afrique du Sud, d'Amérique latine, la chorale Ebène a su encore une fois nous emmener dans un voyage musical jusqu'à la source même de l'émerveillement. Quel magnifique au revoir au Panaf ! A. S.