Les opérations de déstabilisation de la presse libre se poursuivent. Aujourd'hui, le directeur du Matin, Mohamed Benchicou, toujours sous contrôle judiciaire, est convoqué par la police pour répondre d'une plainte pour diffamation et outrage au chef de l'Etat. Le caricaturiste de Liberté Dilem, ainsi que l'ancien directeur sont également convoqués par la police judiciaire. Les harcèlements dont font l'objet certains titres commencent à créer un large mouvement de solidarité en Algérie et à l'étranger. La presse libre en Algérie est en danger. Des parlementaires européens interpellent Bouteflika Pour la défense de la liberté de la presse en Algérie Six titres de la presse indépendante algérienne (Le Matin, Liberté, Le Soir d'Algérie, l'Expression, El Khabar, Er-Raï) ont été suspendus pendant plusieurs jours. Sous le prétexte de dettes auprès des imprimeries d'Etat “qu'il leur était demandées de rembourser en quelques jours”, ces suspensions arbitraires portent atteinte à la liberté d'expression. Les journaux concernés ayant récemment dévoilé des affaires de détournement et d'abus de biens publics de la part des plus hautes autorités de l'Etat, nous craignons qu'il s'agisse d'une volonté d'intimidation de la presse algérienne. Il revient à la justice et aux citoyens de ce pays de porter jugement sur ces affaires. Mais nous réaffirmons que la liberté d'informer est vitale pour toute démocratie. Et ce, d'autant que les journalistes algériens ont déjà payé, ces dernières années, un lourd tribut pour les libertés et la démocratie. Les journaux concernés viennent enfin de reparaître. Mais les menaces existent toujours, plusieurs directeurs ou journalistes étant sous contrôle judiciaire ou passibles de diffamation. Les autorités algériennes ne peuvent évacuer leurs responsabilités. D'autant que ces évènements sont en contradiction avec les propos du président Bouteflika devant le Parlement européen en juin dernier, selon lesquels la révision du code pénal “vise à donner plus de garanties, en ce qui concerne l'indépendance de la justice et la liberté de la presse, auxquelles nous restons fondamentalement attachés”. En vertu de l'accord qui lie désormais l'Union européenne et l'Algérie, nous affirmons rester vigilants et exigeons dans l'immédiat l'arrêt du harcèlement et des poursuites qui pèsent sur la presse indépendante algérienne. Premiers signataires : Sylviane Ainardi (GUE/NGL-France), Alecandros Alavanos (GUE/NGL-Grèce), Danielle Auroi (verts/ALE-France), Maria Luisa Bergaz (GUE/NGL-Espagne), Fausto Bertinotti (GUE/NGL-Italie), Armonie Bordes (GUE/NGL-France), Yasmine Boudjenah (GUE/NGL-France), Alima Boumediene-Thiery (Verts/ALE-France), Marie-Arlette Carlotti (PSE-France), Gérard Caudron (GUE/NGL-France), Chantal Cauquil (GUE/NGL-France), Daniel Cohn-Bendit (Verts/ALE-France), Giuseppe Di Lello (GUE/NGL-Italie), Ilda Figueiredo (GUE/NGL-Portugal), Hélène Flautre (Verts/ALE-France), Geneviève Fraisse (GUE/NGL-France), Adeline Hazan (PSE-France), Pierre Jonckheer (Verts/ALE-Belgique), Alain Krivine (GUE/NGL-France), Arlette Laguiller (GUE/NGL-France), Paul Lannoye (Verts/ALE-Belgique), Pedro Marset (GUE/NGL-Espagne), Joaquim Miranda (GUE/NGL-Portugal), Luisa Morgantini (GUE/NGL-Italie), Mihail Papayannakis (GUE/NGL-Grèce), Martine Roure (PSE-France), Ulla Sandbaek (EDD-Danemark), Margie Sudre (PPE-France), Fodé Sylla (GUE/NGL-France), Roselyne Vachetta (GUE/NGL-France), Elena Valenciano Martinez-Orozco (PSE-Espagne), Francis Wurtz (GUE/NGL-France). GUE/NGL : Groupe confédéral de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique ; PSE : Groupe du Parti socialiste européen; Verts/ALE : Groupe des Verts/Alliance libre EDD : Groupe Europe des démocraties et des différences ; PPE : Groupe du Parti populaire européen