Des changements très importants sont en train de s'opérer au niveau de l'institution policière. C'est dans cette optique que des inspecteurs de police seront désormais dotés de qualité d'officiers de la Police judiciaire (OPJ). Ils deviennent ainsi des auxiliaires de la justice travaillant sous l'autorité directe du procureur de la République. Ce qui leur donnera plus de prérogatives en matière d'investigations, d'enquêtes judiciaires et administratives et pourront appliquer d'eux-mêmes des mesures telles que la garde à vue. Ces inspecteurs dont des fonctionnaires qui ont une expérience de près de 20 ans de service, ont été, selon une source policière, promus OPJ après un concours interne et à une formation de 6 mois à l'Ecole supérieure de police à Châteauneuf, avant qu'ils ne prêtent serment aux cours d'Alger et de Blida. Le décret portant sur cette décision signé le 18 juillet 2010 a été publié dans le dernier numéro du Journal officiel, portant désignation d'inspecteurs de la Sûreté nationale en qualité d'officiers de Police judiciaire. Le décret mentionne que “sont désignés en qualité d'officiers de Police judiciaire, les inspecteurs de la Sûreté nationale dont la liste nominative est annexée à l'original du présent décret”. La liste, en effet, selon notre source, concerne près de 1 000 inspecteurs déjà formés et désignés comme OPJ dans différents services de police au niveau national, dont 720 ont prêté serment à la cour d'Alger parmi eux des victimes des attentats kamikazes dans la capitale. Ils ont reçu une formation accélérée dans des modules de la cybercriminalité, le code de la route, les droits de l'Homme et la procédure pénale, l'application des lois. Le ministre de l'intérieur Daho Ould Kablia a précisé, lors de la cérémonie de l'installation du général-major Hamel dans son poste de DGSN, qu'en raison de son rôle d'auxiliaire de la justice “la police doit se mettre en relation permanente avec le pouvoir judiciaire, avec lequel il est absolument nécessaire de collaborer pour préserver l'Etat de droit et protéger le citoyen de tous les abus et de toutes les violences”. Le DGSN a insisté, de son côté, sur la valorisation de la Police judiciaire afin de renforcer le rôle de cette institution policière dans le cadre de la sauvegarde de la République et sécuriser les citoyens et leurs biens.