En marge de la cérémonie de sortie de promotion de 696 inspecteurs de police de l'Ecole de Annaba, le DGSN, Ali Tounsi, nous a accordé un entretien dans lequel il évoque le renforcement des rangs des services de police sur tout le territoire national. Ali Tounsi considère que la sécurité est un travail de longue haleine dont les résultats sont perceptibles à long terme. “Nous avons un programme. On est en train de l'appliquer sur le terrain. Et les résultats commencent à être perceptibles”, affirme le DGSN. Avec la sortie de promotion de Annaba, Sidi Bel-Abbès et Soumaâ, 2 000 policiers cadres supplémentaires seront affectés sur le terrain. Liberté : Plusieurs éléments du commissariat central d'Alger ont été impliqués récemment dans un trafic d'armes. Quelles sont les suites données à cette affaire ? Ali Tounsi : Ce sont des suites judiciaires. Des négligences qui nous ont coûté la perte de quelques instruments de travail. Ce genre d'accidents de parcours surviennent dans n'importe quelle société ou entreprise nationale. Nous avons l'impression que la Sûreté nationale nettoie ses rangs en traduisant un grand nombre de ses éléments en justice. Cette opération de purge va-t-elle se poursuivre dans les mois à venir ? Il ne faut pas utiliser le mot purge. À mon avis, il y a des recrutements qui ont été faits de manière non scientifique et non fondée et que nous sommes en train de corriger. Ce sont des policiers qui ont vite fait par leurs agissements de se trahir et de montrer leur véritable personnalité. Ils sont traduits devant la commission de discipline et se retrouvent en dehors des rangs de la police. Car, ils portent non seulement préjudice à l'institution, mais également aux citoyens et à leur sécurité. Comme vous le constatez, tous les corps de l'Etat font la même chose. Mais quand ce genre de pratiques arrivent au sein de la police, cela revêt peut-être un caractère plus symbolique. Le policier prête le serment de servir et de se sacrifier. Donc, la moindre erreur ou dérapage de sa part lui coûte tout de suite la commission de discipline. Comme je l'ai dit, ce sont des erreurs dans le recrutement que nous corrigeons. Combien de policiers ont été traduits devant la commission de discipline cette année ? C'est le président de la commission qui peut nous le dire. Ce n'est pas un secret. Nous avons des règles de discipline. Nous les appliquons. Les derniers attentats enregistrés à Alger sont-ils le résultat d'une baisse de vigilance ? Non, il y a peut-être des personnes qui ont constaté une baisse de vigilance mais pas moi. La DGSN a transmis à ces différents services une liste de 33 kamikazes potentiels. Avez-vous réussi à arrêter quelques-uns d'entre eux ? Je ne veux pas parler de terrorisme. Je ne suis pas habilité à le faire. Comment vous avez réussi à identifier ces éléments de groupes terroristes ? Grâce à la participation de citoyens qui manifestent le désir de plus en plus d'aider les services de sécurité et cette volonté s'est manifestée avec plus d'intensité surtout depuis l'attentat contre le Conseil constitutionnel et le siège de l'ONU. Toutefois, elle est de rigueur durant toute l'année. Ce jour-là, nous avons reçu des milliers d'appels de la part de citoyens. C'est un impact psychologique important. Si les terroristes voulaient faire un coup médiatique, ils l'ont raté pour cette fois, ils n'ont fait qu'inciter la population à aller vers les services de sécurité pour lui offrir son aide. Quel est le nombre de policiers déployés actuellement à Alger ? Il se situe aux environs de 20 000 hommes. Le plus vite possible, soit dans 2 ou 3 ans, nous allons arriver à 40 000 hommes dans la capitale. À cet effectif supplémentaire s'ajoute un encadrement complet de manière à permettre aux policiers de travailler normalement. Actuellement, l'effectif est surutilisé. Nous avons un programme de renforcement des rangs de la police sur tout le territoire national afin de sécuriser les biens et les personnes. Ce sont des orientations gouvernementales et même présidentielles. L'Exécutif nous dote de moyens des plus modernes et des plus sophistiqués. Nous pouvons nous targuer d'être au niveau de la police européenne. Tant dans les moyens que dans les méthodes de travail sur le terrain. Le citoyen est devenu exigeant et a le droit d'être protégé au mieux. La sécurité est un travail de longue haleine dont les résultats sont perceptibles à long terme. Nous avons un programme que nous sommes en train d'appliquer et les résultats commencent à être perceptibles. À la fin 2009, toutes les régions du pays seront sécurisées. Sur 550 daïras, 360 ont déjà été dotées d'une structure de sûreté. La composante féminine au sein de la Sûreté nationale est de l'ordre de combien ? Il y a 6 000 femmes sur un effectif global de 130 000 policiers. Il y a un engagement des femmes dans la police. Ce sont les chiffres qui parlent. Pour un poste budgétaire, il y a entre 8 et 10 femmes qui se présentent. Elles sont pour la plupart diplômées. La moitié au moins de notre personnel de police scientifique et technique est composée de femmes. Vous avez réceptionné dernièrement une vingtaine de voitures blindées. À quel service sont-elles affectées ? Ces voitures sont sur le terrain. Nous les avons distribuées en fonction des priorités. D'abord à nos services à Alger et à Boumerdès. Le secteur de la police est-il concerné par une prochaine augmentation de salaires ? Tout le monde va être augmenté dont le policier dans le cadre de la nouvelle grille de salaires, mais je ne peux vous dire pour l'instant de combien. N. H.