Le comité du village d'Aghribs (Tizi Ouzou) a rendu publique mercredi dernier, une déclaration dans laquelle il rapporte que “notre comité a, en date du 27 août 2010, reçu dans l'enceinte de la mosquée Sidi-Djaffar, un chargé de mission de M. le ministre des Affaires religieuses. Cet émissaire nous a fait part du souhait de M. le ministre de nous recevoir dans ses bureaux pour discuter du problème né de la tentative d'un groupuscule de 17 salafistes d'investir notre village avec comme cheval de Troie un projet de mosquée”. “Sans revenir sur les douloureux évènements engendrés par cette offensive fondamentaliste”, précise la déclaration, “il n'échappe à personne que la population d'Aghribs est, depuis maintenant trois ans, soumise à un véritable lynchage médiatique. Cette campagne de désinformation et de diffamation, ponctuée par des appels au meurtre, est le fait d'une presse tendancieuse qui n'hésite devant aucun mensonge mais dont les pages restent dramatiquement fermées à toutes nos tentatives de mise au point. Le summum de cet acharnement médiatique a été atteint avec l'immixtion de la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazeera qui, par la voix du chef de ces 17 activistes et un perfide montage d'images choquantes, a lancé un appel au jihad contre la population d'Aghribs. Il est aisé, dès lors, de comprendre que l'urgence n'est pas dans l'entrevue avec M. le ministre — initiative que nous saluons au demeurant — mais plutôt dans la nécessité de dénoncer cette hystérie médiatique qui n'est pas sans préjudice sur l'intégrité physique et morale des citoyennes et citoyens d'Aghribs. En effet, le ministre des Affaires religieuses, au fait des tenants et aboutissants de cette affaire, se doit d'intervenir publiquement pour rétablir la vérité. D'autant que, dans cette campagne, est associé un ancien ministre d'Etat, président d'un parti siégeant au gouvernement. Pour sa part, le comité de village a déposé une plainte pour diffamation et incitation au meurtre. Cette plainte fait suite à une centaine d'autres contre le groupuscule incriminé. Le retard mis par la justice à traiter les actes délictueux dénoncés par l'ensemble de la collectivité villageoise amène à s'interroger sur le rôle et les objectifs de l'administration dans cette affaire, tout au moins pour certains de ses responsables. C'est pour cela que, avant une entrevue, la communauté d'Aghribs attend de M. le ministre une intervention publique rétablissant la réalité et précisant du même coup la position de son département ministériel. Sans la sagesse, la responsabilité et le civisme de nos villageois, à leur tête nos anciens, 17 individus dont certains sont connus pour leur affiliation à des organisations étrangères, auraient provoqué le pire. Depuis que la communauté d'Aghribs a décidé de se protéger en isolant ce groupuscule, des dizaines d'autres villages ont pris contact avec nous pour nous témoigner leur solidarité et nous informer qu'ils sont nombreux à vivre la même situation que celle que nous avons subie. C'est dire que l'intervention de M. le ministre est impérative et attendue”, souligne en conclusion le document du comité de village d'Aghribs.