Les années 1990 étaient les plus dures pour la filière industrie du textile qui se bat, depuis, pour sa survie. Au cours du congrès des travailleurs du textile, tenu en mai dernier, il est ressorti que le secteur a perdu 35 000 emplois en 20 ans, et que sa dette est de 600 milliards de centimes. “L'industrie textile-confection en Algérie aurait besoin de 1,5 milliard d'euros (120 milliards de DA/2003-2004) d'investissements cumulés d'ici à 2010 et pourrait ainsi créer au moins 42 000 nouveaux emplois, selon un rapport sur les besoins pour l'industrie du textile et la confection, élaboré par Booz Allen and Hamilton”. Le nombre des unités de confection fermées était estimé à 50%. La part du secteur public dans la filière était passée de 64 à 16% entre 1999 et 2001. L'indice de la production du secteur public s'est effondré, passant globalement de 100 à 28,5% pour la même période. Le secteur privé, même s'il a résisté durant les premières années, a vu sa production reculer de 35%. Le secteur des textiles a perdu quelque 67% de ses effectifs employés depuis 1990, consécutivement aux différentes opérations de restructuration des industries publiques et la fermeture ou la reconversion des usines privées. La part de la production des textiles, sans la production industrielle totale, a régressé de 8,7% à 4,8% entre les années 1990 à 2001. Le défaut de réalisation des projets d'investissement avait mis l'industrie textile algérienne en situation de grande dépendance vis-à-vis des fournisseurs extérieurs. Parmi les dernières mesures annoncées par le gouvernement, le “gel des découverts des entreprises publiques”. Une solution “salutaire mais qui reste insuffisante car, parallèlement, les banques refusent d'accorder des crédits aux entreprises”, a affirmé le SG de la Fédération textile .