Le Congrès national de la filière textile, tenu hier à Alger, a été une occasion aux participants et aux professionnels à la fois pour faire le bilan du secteur, parler des problèmes qui freinent son développement et aussi des moyens pour relancer l'activité en berne depuis des années. Les chiffres fournis par Amar Takjout, secrétaire général de la Fédération nationale des textiles affiliée à l'UGTA, montrent que le secteur a subi une véritable saignée dans les effectifs. "En 20 ans la filière textile a perdu quelques 35 000 emplois uniquement dans le secteur public ". Les années 1990, étaient les plus dures pour cette filière qui se bat pour sa survie. L'ouverture du marché aux importations a fait beaucoup de mal. Des importations qui se sont accentuées au fil des années mettant en péril des outils de production achetés à coup de millions de dollars. La Chine devenue le premier fournisseur de la matière première et des produits finis de l' Algérie n'a pas du tout arrangé les choses puisque le produit local ne peut rivaliser en matière de prix. Ajouter à cela, comme souligné hier par les participants, les "difficultés d'approvisionnement en matière première et le manque de main-d'œuvre qualifiée " ont fait le reste. Mais les acteurs et les responsables syndicaux n'entendent pas baisser les bras malgré toutes ces difficultés à s'imposer dans un marché qui semble leur échapper. Amar Takjout a affirmé, hier, que le "discours politique n'encourage pas la reprise ". Et pour cause, on évoque souvent le produit chinois qui "envahit le marché national" et l'orateur de souligner qu'une telle démarche favorise la "démobilisation". Il faut dire que la Fédération nationale des travailleurs de textiles n'a cessé de tirer la sonnette d'alarme en demandant l'intervention de l'Etat pour sauver ce secteur qui dispose pourtant de potentialités non négligeables. Un cri de détresse qui a trouvé écho chez les responsables de l'industrie. Parmi les dernières mesures annoncées par le gouvernement le " gel des découverts des entreprises publiques". Une solution "salutaire mais qui reste insuffisante car, parallèlement les banques refusent d'accorder des crédits aux entreprises", a affirmé le SG de la Fédération. Comme solution proposée par le syndicat, l'effacement des dettes estimées à " 600 milliards de centimes". Pour l'heure, la proposition n'est pas retenue par l'exécutif mais le syndicat continue de la revendiquer pour espérer un " nouveau départ de la filière qui ne fournit que 25% des besoins locaux et pourquoi pas reconquérir des parts de marchés ".