C'est la première fois que des fondateurs des groupes terroristes, outre les “émirs” du GSPC, lancent un appel collectif aux ulémas du monde entier pour convaincre les terroristes toujours en activité à déposer les armes. À en croire des sources sûres, un travail de proximité se fait aussi avec les familles des terroristes pour les impliquer également dans cette initiative. L'appel a été diffusé mercredi soir en exclusivité sur les chaînes de la Radio algérienne dont radio Coran. C'est l'ex-chef de la commission médicale, Abou Zakaria, qui avait lu l'appel sur ces ondes. Chose qui reflète le “soutien” des autorités à cette initiative titrée Lettre ouverte des membres signataires de l'initiative aux ulémas, selon des observateurs. Encouragé par la série de redditions, Hassan Hattab, le fondateur du GSPC, vient de lancer, la veille de l'Aïd, un appel, le premier du genre depuis sa reddition, puisque c'est avec des fondateurs des organisations armées qui se sont joints à cette initiative. Il s'agit entre autres de Hachemi Sahnouni, ancien dirigeant du FIS dissous, un imam plutôt radicaliste et ancien dirigeant de l'organisation hijra et takfir, Abdelfettah Ziraoui Hamadache, chargé du site électronique Mirath Es-sunna, Rabie Chérif Saïd, alias Abou Zakaria, ex-chef de la commission médicale et membre fondateur du GSPC, Madi Abderrahmane, dit Abou Hadjer, prédicateur et membre fondateur de groupe islamique armé (GIA), Khattab Mourad alias Abdel Bar, membre fondateur du GSPC et ex-chargé de la communication au sein du GSPC et Ben Messaoud Abdelkader alias Mossaâb Abou Daoud, ex-“émir” de la zone 9 (Sahara) du GSPC. L'appel est destiné cette fois aux ulémas dans le monde entier les invitant à s'impliquer dans cette initiative pour une crédibilité religieuse afin de convaincre les terroristes toujours en activité à déposer les armes d'autant que les terroristes qui se sont rendus récemment ont avoué l'absence de légitimité religieuse de leur crime commis contre le peuple algérien. “Nous, un groupe de prédicateurs salafistes et d'anciens “émirs” militaires du GSPC et tous ceux qui sont avec nous et qui croient à cette initiative, dont des chouyoukh, des imams et des étudiants, des penseurs et des académiciens issus de la société civile, sollicitons nos ulémas, dans l'espoir de les voir agir dans l'intérêt de la ouma, afin qu'ils participent à cette initiative pacifique et civilisationnelle qui émane de nos convictions religieuses seule issue à la tragédie que le pays a traversée”, a déclaré Hattab dans cet appel dont nous possédons une copie. “Notre initiative a pour objectif de mettre fin à l'effusion de sang des musulmans en Algérie et de consolider l'œuvre de la réconciliation nationale”, a-t-il expliqué. Hassan Hattab avait déjà appelé, le 9 février 2009, les terroristes à cesser leurs activités armées et réintégrer la société algérienne en profitant des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a déjà condamné les attentats terroristes et kamikazes perpétrés par l'organisation de Droukdel. “Ce qui se passe ne peut aucunement être cautionné par la raison et ne constitue, en aucun cas, un acte relevant du jihad. Je dénonce et je me démarque de ces actes qui ne servent aucunement l'islam, ni les musulmans, et dont j'ai alerté sur la dangerosité, préalablement”, avait déclaré Hattab, dans un communiqué auparavant. Ce dernier a déjà envoyé des messages écrits aux ulémas qui se sont rendus en Algérie les sollicitant pour un débat sur la situation en Algérie. Il est vrai que la situation qui prévaut dans les maquis ne laisse plus de choix au GSPC que de déposer les armes. Conflits internes, redditions, tueries autour du butin des rançons, le GSPC ne trouve plus d'arguments pour justifier les assassinats et autres attentats. C'est probablement en raison de cette incapacité à trouver des soutiens idéologiques auprès d'ulémas que le GSPC est allé trouver refuge chez les “fetwas Internet” de sources inconnues. Plus que cela, les ulémas qui ont légitimé auparavant ce qu'ils ont qualifié de jihad en Algérie mais qui est en réalité du terrorisme se sont démarqués de cette organisation. Pis, ils ont condamné les actions de cette organisation, tout comme Tartoussi Ayad Guerni qui s'est rendu en Algérie.