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L'Aqmi a récolté 150 millions d'euros de l'argent des rançons L'Algérie appelle à des procédures contre les états qui ne respecteraient pas leurs engagements
Rezag Bara, conseiller auprès du président de la République, a révélé jeudi à New York, que l'Aqmi a récolté plus de 50 millions d'euros venant des rançons des otages occidentaux enlevés dans la région du Sahel auxquels s'y ajoute un montant de 100 millions d'euros sous diverses formes. Selon lui, “le recoupement de déclarations de terroristes arrêtés permet d'affirmer qu'aujourd'hui, le tarif de base pour la libération d'un otage avoisine les 5 millions d'euros”, le plus souvent sous-traitée auprès de bandits et trafiquants locaux, moyennant une rétribution variant entre 10 et 50 millions de FCFA (monnaie africaine). Il n'a pas manqué aussi de critiquer les états qui cèdent aux revendications des terroristes soit par le versement de rançons ou la libération des terroristes détenus. Les groupes terroristes ont intensifié, depuis 2005, leurs opérations dans l'ensemble des pays de la sous-région, soit sous forme d'assassinats d'étrangers (Français ou Américains en Mauritanie), soit sous forme d'attaques kamikazes (Mauritanie, Niger), ou d'attentats contre les forces de sécurité (Mali, Algérie), selon Rezag Bara, qui a appelé, dans le même sillage, la communauté internationale à “la mise en place de procédures de rappel à l'ordre contre les états qui ne respecteraient pas leurs engagements”. Le conseiller de Bouteflika a, par ailleurs, mis en garde contre la grave menace pesant sur la sécurité internationale du phénomène de prises d'otages par les groupes terroristes suivi de demandes de rançons et d'élargissement de terroristes en contrepartie de la libération d'otages. Intervenant dans le cadre de la deuxième revue par l'ONU de la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme tenue du 7 au 9 septembre à New York, Rezag Bara a affirmé que “le phénomène de prises d'otages par les groupes terroristes suivi de demandes de rançons et d'élargissement de terroristes détenus en contrepartie de la libération d'otages a pris une telle ampleur qu'il compromet la stabilité de ces régions et la sécurité internationale”. Il a rappelé que le recours de l'Aqmi aux enlèvements contre le paiement de rançons dans la région du Sahel reflète que cette organisation terroriste cherche d'autres sources de financement. “L'efficacité des mesures prises, jusqu'à présent, pour lutter contre le financement du terrorisme international, a contraint les groupes terroristes et à leur tête Al-Qaïda, à recourir à des voies alternatives parmi lesquelles figurent, notamment la contrebande, le trafic de drogue et d'armes mais aussi et surtout, les enlèvements contre paiement de rançons”, d'autant qu'il est très lucratif. Il a regretté, cependant, qu'en cédant au chantage, ces états (en allusion à l'Espagne, la France et le Canada qui ont versé des rançons) ne font qu'encourager les groupes terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles. “Certains de ces pays semblent, en tout cas, obéir à la seule sécurité de leurs ressortissants, tout en sachant l'usage que fait le terrorisme des rançons récoltées pour le financement de ses activités criminelles, notamment en termes d'acquisition d'armements, de capacité de recrutement et de moyens logistiques sophistiqués. S'exprimant sur le versement de rançons jumelé à l'élargissement de terroristes détenus en contrepartie de la libération d'otages, Rezag Bara a expliqué qu'un tel procédé, outre qu'il pose un problème majeur de sécurité internationale, ouvre une brèche dangereuse dans l'entreprise mondiale de lutte antiterroriste.” Tout en faisant allusion à l'extradition et ensuite la libération du mercenaire de l'Aqmi, Omar Sahraoui, et la libération des terroristes détenus au Mali qu'il qualifie de dérives, Bara a affirmé que “les évènements récents ont montré, à juste titre d'ailleurs, qu'en l'absence d'une norme juridique contraignante, la pratique de la prise d'otages devient encore plus complexe lorsqu'elle est suivie par l'exigence de paiement de fortes rançons jumelée à l'élargissement de terroristes détenus”. C'est ainsi qu'il a interpellé la communauté internationale à ne pas rester indifférente, et ce, par le renforcement de l'ensemble des mesures prises par les résolutions 1373, 1267 et 1904 du Conseil de sécurité des nations. De même qu'il a relevé aussi les insuffisances de la résolution 1904 de décembre 2009 du Conseil de sécurité “qui n'appelle pas de manière expresse à incriminer le versement de rançons aux terroristes”. Ce qui a encouragé, selon lui, les groupes terroristes à poursuivre les opérations de kidnapping. C'est à cette condition, a-t-il déclaré, “que la lutte contre le terrorisme transnational pourra s'organiser et aboutir à des résultats et donner un contenu concret à la lutte mondiale contre ce fléau, telle que définie dans la stratégie antiterroriste mondiale des Nations unies”,a-t-il conclu.