Le conseiller auprès du président de la République, Kamel Rezag Bara, a mis en garde la communauté internationale. Menace sur la sécurité internationale! Les groupes terroristes ont ouvert une brèche dangereuse dans le front de la lutte contre le terrorisme. Le procédé se décline en trois phases: la prise d'otage, la demande de rançon et d'élargissement des terroristes en contrepartie de la libération des otages. «Le phénomène de prises d'otages par les groupes terroristes suivies de demandes de rançons et d'élargissement de terroristes détenus en contrepartie de la libération d'otages, a pris une ampleur telle qu'il compromet la stabilité de ces régions et la sécurité internationale», a déclaré Kamel Rezag Bara, conseiller auprès du président de la République, jeudi, lors de son intervention dans le cadre de la deuxième session de l'ONU consacrée à la lutte contre le terrorisme. Cette rencontre a porté sur le thème de «la rançon comme moyen de financement du terrorisme». M.Bara a saisi l'occasion de la célébration du 9e anniversaire des attentats de New York du 11 septembre 2001 pour tirer la sonnette d'alarme sur l'évolution du terrorisme à l'échelle mondiale. Mieux, il a mis l'accent sur la nécessité d'adopter de nouvelles mesures contre les organisations terroristes, à leur tête Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), pour les mettre hors d'état de nuire surtout que celle-ci fait montre d'une capacité à s'adapter aux nouvelles donnes sécuritaires et politiques internationales. La nouvelle trouvaille de Aqmi est le monnayage financier par la prise d'otages. Pis, ce procédé leur permet d'exercer des pressions sur les Etats en vue de la libération de leurs éléments. Ainsi, l'intervenant a avisé la communauté internationale sur la situation inquiétante qui prévaut dans le golfe d'Aden, dans l'océan Indien, au Sahel africain et ailleurs dans le monde. Le plus inquiétant est que des Etats dont certains siègent au Conseil de sécurité de l'ONU plient devant les exigences des terroristes. Sur ce plan, le constat de M.Bara est sans appel: les Etats qui cèdent au chantage ne font qu'encourager les groupes terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles: «Certains de ces pays semblent, en tout cas, obéir à la seule sécurité de leurs ressortissants, sachant l'usage que fait le terrorisme des rançons récoltées pour le financement de ses activités criminelles, notamment en termes d'acquisition d'armements, de capacité de recrutement et de moyens logistiques sophistiqués», a-t-il déploré. Allusion à la France et l'Espagne. Ainsi, il a appelé à l'élaboration de nouvelles mesures pour rappeler ces Etats à l'ordre. M.Bara a effectué une rétrospective des opérations de kidnapping effectuées en 2005 dans la région du Sahel, par des groupes travaillant sous la coupe d'Aqmi. Selon lui, le recoupement de déclarations de terroristes arrêtés permet d'affirmer qu'aujourd'hui, le tarif de base pour la libération d'un otage avoisine les 5 millions d'euros. M.Rezag Bara a signalé que les enlèvements d'Occidentaux au Sahel africain ont rapporté aux terroristes plus de 50 millions d'euros auxquels s'y ajoute un montant de 100 millions d'euros sous diverses formes.