Avec presque 300 titres pour un tirage de 4 500 000 exemplaires dont plus de la moitié rien que pour les 75 quotidiens, la presse nationale souffre d'insuffisances et de carences relevées par le ministre de la Communication lors de son audition hier par le président de la République. Le ministre a mis l'accent sur le secteur public, journaux, radios et télévision avec leurs moyens matériels et réseaux. Et c'est le Président qui évoquera dans son intervention la question des compétences, du “message” et du contenu. Ainsi a-t-il insisté sur “la nécessité de promouvoir les compétences et expertises nationales pour les encourager à apporter leurs contributions techniques et créatives en vue d'améliorer les prestations des différentes chaînes, face aux changements et autres défis que connaît le monde en matière de communication”. Il a proposé, par ailleurs, un recentrage du rôle de la presse — une sorte de retour à sa mission originelle celle d'informer le citoyen, traitant à la fois des problèmes et des préoccupations de la société et des réalisations du pays. “Le rôle de la presse nationale dans la prise en charge des sujets qui intéressent la société, en tant que média interactif pouvant contribuer à un dialogue fécond, et qui n'occulte ni les grandes réalisations du pays ni les justes aspirations des citoyens”, a-t-il mis en avant. Le Président a, par ailleurs, instruit le ministre pour prendre des dispositions afin d'améliorer la formation des journalistes. Il a enfin souligné “la nécessité pour les médias nationaux de porter le message d'une Algérie de paix, de réconciliation nationale et d'ouverture sur le monde”. Message qui ne peut, cependant, aboutir sans la conjonction de tous les paramètres, personnels et matériels, liés à la transmission de l'information. Car, constate-t-on, la profusion de titres et du volume de tirage ne reflète nullement les conditions d'exercice du métier de journaliste ou les conditions de fabrication de ces titres. Equation qu'aucun ministre n'a pu résoudre.