Les dirigeants de la JSK, à leur tête le président Mohand Chérif Hannachi, ont souvent déclaré que la Coupe d'Afrique a toujours constitué un excellent stimulant pour le club kabyle, ses joueurs et ses supporters. Un tel constat s'est encore confirmé cette année où la présente Ligue des champions a véritablement transcendé les Canaris qui volent ainsi de succès en succès. Résultat des courses, le stade du 1er-Novembre qui était affreusement vide la saison dernière fait de nouveau le plein à un tel point que les deux derniers matches de Ligue des champions contre les Egyptiens d'Al Ahly puis ceux du Nadi Al-Ismaïly ont été joués pratiquement à guichets fermés. Pis encore, des milliers de supporters frustrés n'ont pu accéder au stade vendredi dernier pour assister au match-choc JSK-Nadi Al Ismaïly quand bien même c'était jour de fête de l'Aïd El-Fitr. Il est vrai que la Coupe d'Afrique a pour habitude de rompre radicalement avec la monotonie de la compétition nationale et comme l'appétit vient en mangeant, les Canaris ont donc mordu à pleines dents dans l'épreuve continentale et le fidèle public kabyle alléché par une nouvelle aventure de son club favori en Ligue des champions est revenu progressivement en masse au stade du 1er-Novembre pour ne pas rater un festin au goût prononcé des grandes circonstances. Après le premier tour où les Canaris avaient balayé littéralement la modeste formation gambienne des Forces armées de Banjul, la belle aventure commençait à prendre forme contre les Angolais de Petro Atletico et les Tunisiens du Club Africain. De match en match, d'exploit en exploit, la mayonnaise commençait à prendre et l'accès triomphal aux fameuses poules de cette Ligue des champions n'a fait qu'aviver la flamme et accroître les ambitions continentales du club. Un exploit sans précédent lors de la première journée à Ismaïlia (1-0, but de Belkalem) et la JSK se mit alors sur orbite pour réussir jusque-là un sans-faute incroyable qui fera certainement date dans les annales du club kabyle puisque ce dernier a pratiquement tout balayé sur son passage. Quatre victoires et un nul en cinq matches, qui l'eût cru en début de parcours surtout que l'équipe est encore très jeune et manquant quelque peu de rigueur et d'expérience. “Sincèrement, au départ, je n'aurais jamais tablé sur une telle trajectoire mais au fil du temps, nous avons pris confiance en nous-mêmes et nous avons alors joué avec nos tripes pour ne pas lâcher prise”, dira le coach suisse de la JSK Alain Geiger qui a su insuffler à ses joueurs cette rage de vaincre qui lui collait à la peau du temps où il était le capitaine téméraire de la sélection helvétique durant plusieurs années puisqu'il a collectionné plus de cent-dix sélections au plus haut niveau. “Ce sont des joueurs qui ont du cœur et de l'insouciance juvénile. Ils vont souvent au charbon car ils n'ont peur de personne. C'est ce qui fait actuellement la force de la JSK”, dira de son côté, Kamel Bouhellal, l'ex-entraÎneur du Paradou qui, lui aussi, a su secouer le cocotier et inciter ses guerriers à ne jamais reculer devant l'ennemi. “Nous avons réussi un recrutement très judicieux durant l'intersaison et nous n'avons pas de vedettes et de grosses têtes au sein de l'équipe. De plus l'expérience accumulée par le club en Coupe d'Afrique était pour beaucoup dans cette envolée africaine. Personnellement, cette équipe me fait rappeler avec beaucoup de plaisir celle de l'an 2000 où nous avions pu remporter notre première Coupe de la CAF curieusement contre cette même formation d'Al-Ismaïly”, dira encore le président Hannachi qui semble flairer le bon coup cette année pour tenter le fameux jackpot de la Ligue des champions, soit un rêve de longue date que toute la Kabylie et l'Algérie tout entière caressent depuis plus d'une décennie. C'est que cette nouvelle génération exceptionnelle des Tedjar, Asselah, Belkalem, Oussalah, Coulibaly et autres Yahia-Chérif et Aoudia a réussi à enflammer la Kabylie et tout l'arrière-pays à un tel point que le rêve semble se transformer progressivement en réalité. Témoin d'un passé glorieux et véritable trait d'union entre les belles cuvées des années 2000 des Berguiga, Dob, Zafour et autres Bougherara et Gaouaoui, et le nouveau cru kabyle, l'actuel capitaine, Lamara Douicher, symbolise parfaitement le passage de témoin d'un flambeau kabyle qui s'est soudainement rallumé comme aux plus belles heures du mythique “Jumbo Jet” des années 80. N'est-ce pas que la JSK et toute l'Algérie derrière ont le doit de croire à une septième étoile dans le ciel kabyle.