50 ans après l'indépendance, le nombre de personnes analphabètes reste très élevé en Algérie : six millions, selon l'Office national des statistiques (ONS), soit un taux de 22,1 % de la population. Lors d'un point de presse animé, hier, au forum d'El Moudjahid, les membres de l'association Iqra ont exposé les résultats d'une étude menée dans 15 wilayas du pays pour évaluer la stratégie nationale. Le sondage effectué par 300 animateurs a touché une population de 2 860 individus dont 79% sont des femmes et 73% habitent dans des zones urbaines. L'âge moyen des personnes allant aux cours d'alphabétisation, dont 59% sont mariées, varie de 55 ans à 65 ans. L'étude révèle également que plus de 60% sont des chômeurs et que 66% des personnes interrogées trouvent que les programmes proposés répondent à leurs attentes, même si elles estiment que le programme est chargé et que la langue d'apprentissage est difficile. Se basant sur cette étude, l'association Iqra souligne la nécessité de la révision de la stratégie nationale dans le domaine pour intéresser davantage de femmes et assurer le succès de l'opération par un meilleur suivi. Elle recommande, dans ce cadre, une décentralisation de la gestion de la stratégie pour éviter, entre autres couacs, la bureaucratie et le problème des salaires impayés. L'association plaide pour l'alphabétisation en entreprise et sa présidente, Aïcha Barki, cite l'exemple de la SNVI qui a signé une convention avec l'Association, s'engageant à éradiquer l'analphabétisme au sein de l'entreprise. Le programme touche à sa fin, dit-elle, et la SNVI sera ainsi la première entreprise nationale à éradiquer l'analphabétisme en son sein.