«Nous souffrons d'un manque budgétaire qui entrave notre combat contre ce fléau. L'Office national de l'alphabétisation ne nous subventionne pas suffisamment et reste passif devant nos attentes, nous lançons donc un appel à l'aide aux investisseurs afin de faire face à nos obligations et pouvoir continuer notre mission», a souligné hier lors du forum d'El-Moudjahid Mme Barki, présidente de l'association Iqra. Après avoir exprimé sa colère, l'intervenante n'a pas manqué de souligner l'apport positif d'Iqra rappelant les objectifs atteints par cette association. Celle-ci, dit sa présidente, comprend aujourd'hui à travers les 48 wilayas 4 152 classes, 4 754 enseignants et 35 000 apprenants. Cette formation touche même le milieu carcéral où elle compte 17 centres. Mme Barki a aussi précisé que 1 158 femmes sont en formation et 1 300 en métiers précisant que 76 200 analphabètes ont été instruits depuis la création de l'association. Mme Barki a également souligné que pour l'année 2008/2009, 130 000 apprenants sont attendus ainsi que 6 442 formateurs. Pour sa part, Tahar Hocine, directeur des études au sein du Centre national d'études et analyses de la population et de développement (Ceneap), a estimé, en exhibant un manuel de l'association, qu'«apprendre à lire et à écrire ne suffit plus. Lors de la formation, l'élève se doit d'être doté de connaissances juridiques et administratives afin d'acquérir les règles qui régissent la société où il vit. Et c'est la raison pour laquelle Iqra s'est inspirée du Code de la famille pour en inculquer les notions mais d'une manière plus simpliste.» Tahar Hocine a conclu que ce type de document ne concerne que les 3e et 4e années de formation et qu'une évaluation statistique s'est faite à travers un questionnaire qui a été proposé à 1 740 apprenants dans 17 wilayas et que le résultat a été concluant.