Cette filière est composée de 8 individus, dont 3 sont actuellement en fuite et activement recherchés par la Gendarmerie nationale, les services français et britanniques, mais également Interpol. Le circuit diplomatique a été mis à contribution pour élucider cette affaire. L'un des mis en cause, lui aussi recherché, se trouve actuellement en Arabie Saoudite où il devra accomplir une omra. Un important réseau international de trafic de véhicules vient d'être démantelé par la section de recherches de la Gendarmerie nationale (SRGN) d'Alger. Composée de 8 individus, dont 3 sont actuellement en fuite et activement recherchés, cette filière avait longtemps sévi avant qu'elle ne soit anéantie par les enquêteurs de la SRGN qui a pris, dès le premier renseignement reçu, l'affaire en main. Selon un officier de cette structure relevant du groupement de la GN d'Alger, cette association de malfaiteurs agissait avec de faux documents, dont de faux passeports, de fausses cartes d'identité et de fausses cartes grises établis par des fonctionnaires de trois wilayas déléguées de la capitale. Basé en Angleterre, ce réseau importait des véhicules des années 2008 et 2009 et les “gonflaient” afin d'établir leur mise en circulation pour l'année en cours. Notre source révélera que la tête du réseau était constituée d'Algériens immigrés au Royaume-Uni, de relais établis à Alger et de complices exerçant dans les administrations d'Alger. Il y avait même un passeport établi à Marseille et qui fait partie d'un lot de documents volés en France lors d'un braquage à main armée. Devant la complexité du problème, la SRGN a suivi la traçabilité de ses enquêteurs avant de faire appel à Interpol, aux polices française et anglaise, mais aussi aux services des ambassades d'Alger tant en France qu'en Angleterre. Autrement dit, cette affaire est également passée par le circuit diplomatique pour être élucidée. D'abord pour authentifier les documents de voyages récupérés sur les premières personnes arrêtées, ensuite identifier les individus établis sur le sol de ces deux pays européens. Il se trouve que ces immigrés agissaient avec la nationalité anglaise, importaient des voitures avec des passeports algériens et repartaient avec des passeports européens. Une parade pour tromper la vigilance des Douanes algériennes et des services de sécurité, car, après tout, il est difficile de déceler un faux passeport parmi des milliers, sachant que ces “importateurs” sévissaient souvent en période estivale. Mieux, le dernier trafiquant à avoir été arrêté était en possession d'un faux passeport français ! De quoi vraiment passer pour un immigré ou un touriste en période de grande affluence. Les trois autres marchands, tous des Algériens, demeurent en fuite. Un avis de recherche international a été lancé à leur encontre d'autant qu'ils sont identifiés par Interpol, la GN d'Alger et les services français et britanniques. Parmi eux figure un trafiquant notoire qui s'est récemment offert une omra et demeure, lui aussi, en fuite en Arabie Saoudite. Les enquêteurs de la SRGN ont récupéré, à Alger, Aïn Defla et Guelma, 8 véhicules, dont 2 fourgons utilitaires de marque Iveco, 4 voitures de marque Peugeot 406 et 1 Renault Megane. Toutes ces voitures avaient la particularité de la “conduite anglaise”, c'est-à-dire leur volant est situé sur la droite. Présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Sidi-M'hamed, 3 mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt alors que 2 autres sont placés sous contrôle judiciaire.