Avant-hier jeudi, des dizaines de personnes sont venues d'Ath Abdelmoumène dans la commune de Tizi N'Tletta pour observer un sit-in devant le tribunal de Draâ El-Mizan, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. En dépit d'un soleil de plomb, ces citoyens n'ont pas hésité à réitérer leur appel en direction du procureur et des autres services au sujet de l'insécurité dans leur douar. “Nous sommes venus pour exprimer notre inquiétude au sujet de l'insécurité qui règne en maître dans notre douar. Personne n'a fait quelque chose pour mettre un terme à cette situation dont les conséquences ne seront que fâcheuses à l'avenir. Par cette action, nous voulons mettre tout le monde devant le fait accompli car déjà il y a eu un événement qui s'est soldé par la mort d'un agresseur et l'emprisonnement de la personne qui s'est défendue. À ce rythme, nous avons peur d'aller vers l'irréparable”, a tenu à préciser un président d'un comité de quartier, signataire d'une correspondance envoyée au procureur du tribunal de Draâ El-Mizan. Celle-ci, faite le mois de mai dernier, porte “plainte contre X”, au président d'APC de Tizi-N'Tletta, au wali de Tizi Ouzou, au chef de daira des Ouadhias, à la sûreté de wilaya et à la brigade de gendarmerie de la même daïra. Dans le document en question, signé par pas moins de six comités du douar d'Ath Abdelmoumène, de quinze mille habitants, les signataires évoquent l'inefficacité des services de sécurité au sein de leur localité en dépit de toutes les infractions commises par le banditisme qui est à son apogée. “Des vols, des agressions caractérisées, des pillages nocturnes sont des récitals permanents dans notre douar. La drogue est monnaie courante dans nos rues. Malgré ces appels permanents aux services de sécurité, la réaction de ces derniers est amorphe. La sourde oreille des concernés crucifie les humbles de ce douar”, ont écrit les rédacteurs du même document, dans nous détenons une copie. Avant de conclure: “Les plaintes déposées par les citoyens ne trouvent aucun écho favorable. Monsieur le procureur, la sécurité est un droit constitutionnel pour l'Etat algérien, vos services sont les exécutants de ces lois. Alors, faisons en sorte que la Constitution soit fiable et applicable comme elle a été légiférée”. En dépit du dispositif sécuritaire mis en place au tour de cette instance judiciaire, les contestataires ont continué leur sit-in jusqu'à seize heures avant de se disperser dans le calme.