Un chalutier de pêche immatriculé à Tipasa, a été saisi par les gardes-côtes à Bouzedjar dans la wilaya de Aïn Témouchent alors qu'il revenait d'Espagne où il est allé effectuer une “transaction illégale de gasoil”. Un chalutier acquis dans le cadre de la relance économique a été aménagé avec 11 citernes pour exporter illégalement une quantité importante de gasoil vers l'Espagne ainsi que le “transport” des jeunes candidats à l'émigration clandestine. Le procureur près le tribunal d'Amiria, dans la wilaya de Aïn Témouchent, a procédé à l'ouverture d'une enquête judiciaire pour mettre toute la lumière sur ce scandale économique. Les ports de Mostaganem, Cherchell à Tipasa, Bouzedjar à Témouchent seront touchés par cette enquête confiée à la Gendarmerie nationale. Selon des sources sûres, c'est suite à un précieux renseignement faisant état de “l'exportation illégale” de grandes quantités de gasoil vers l'étranger que les gardes-côtes de Bouzedjar, wilaya de Aïn Témouchent, ont lancé une vaste opération de recherches et investigations et ont pu, ainsi, “localiser” ce chalutier de marque Cartina CH 645, à Mostaganem où il a fait “le sur-plein”. Il devait se rendre au port de Cherchell mais les gardes-côtes de Tipasa, saisis par leurs collègues de Bouzedjar, ont confirmé que “le chalutier n'est pas entré dans le territoire maritime de la wilaya de Tipasa”. En réalité, après avoir mis le plein de gasoil, il avait pris la destination de l'Espagne. Le chalutier sera confisqué, juste après son retour au port de Bouzedjar, par les gardes-côtes. Ces derniers ont découvert, alors, le pot aux roses. En effet, le chalutier a été aménagé en 11 citernes pouvant contenir plus de 63 000 litres, selon les premiers éléments de l'enquête. “Le trafiquant” se procurait le litre du gasoil à 11 DA en Algérie et le vendait en Espagne en euros (100 DA) ! L'enquête préliminaire a révélé, aussi, que ces “citernes” ont été en outre utilisées pour “transporter” des jeunes harragas algériens vers l'Espagne, et ce, en contrepartie d'une grande somme d'argent, d'autant plus que le “voyage était garanti”. Il sera aussi révélé que le chalutier saisi ne répondait pas aux normes requises, tandis que son autorisation de navigation avait expirée. Par ailleurs, notre source affirme que le propriétaire a bénéficié de ce chalutier dans le cadre de la relance économique du secteur de la pêche pour le redéploiement de la flottille, où les investisseurs payent seulement 30% du prix du bateau (jusqu'à 4 milliards de centimes) alors qu'il est estimé, selon nos informations, à 10 milliards. Les banques assurent, elles aussi, 30% remboursables à faible taux, et le reste, 40%, consiste en un apport du Trésor public. Le propriétaire, qui est un homme d'affaires, se trouve actuellement en Espagne. L'enquête révèlera si ce dernier était complice dans cette affaire, sous le couvert de la pêche et de l'investissement, et quelle en était la contrepartie ? Ce scandale révèle que les narcotrafiquants et les contrebandiers n'hésitent pas à changer de stratégie pour acheminer leur cargaison même par voie maritime et avec la complicité des chalutiers acquis grâce à l'argent de l'Etat !