On vient de procéder, au port de Béni Saf, à la réception de 9 nouveaux bateaux de pêche, fraîchement acquis dans le cadre PRSE, le 9ème n'était pas présent, ayant été bloqué, semble-t-il, à Arzew à cause du mauvais temps qui avait sévi la veille. Parmi ces embarcations, une seule unité a été produite localement, en l'occurrence à Beni Saf même. Ainsi, un 23 m et un 12,30 m ont été acquis en Italie, un 25,20 m a été importé d'Espagne, un autre 25,20 m et deux 21 m ont été rapportés de Turquie alors que deux de 25,10 ont été acheminés des chantiers navals de DAEWOO en Corée. Acquis pour le colossal montant de 514 319 960 DA, sur la base d'un montage financier où l'apport personnel des acquéreurs atteint 9,98%, la subvention étatique représentant 38,68% et le prêt bancaire équivalent à 51,32%, ces 6 chalutiers, deux sardiniers et un palangrier, vont-ils participer à la modernisation d'une pêche artisanale ? Il est permis d'en douter puisque les 8 autres ultra modernes embarcations acquises depuis 2001, également dans le cadre du PRSE, se contentent d'une pêche côtière, faisant ainsi une déloyale concurrence à une vielle flottille sous-équipée, handicapée par l'usure et sujette aux fréquentes immobilisations. Pourtant, ces nouvelles acquisitions sont capables d'aller en haute mer, y demeurer plusieurs jours et revenir les cales pleines à craquer. Bien mieux, elles peuvent aller intercepter cette manne que constitue la migration du thon au large de nos côtes et dont seuls profitent les chalutiers de la rive nord de la Méditerranée. Mentalité rentière Selon d'aucuns, il sévit une mentalité rentière et franchement spéculative du fait que, par exemple, personne n'a songé à former ou à recycler le personnel marin en vue d'une pêche hauturière que ce soit en prévision de la livraison des premiers bateaux ou à la suite de cette dernière en prévision de celle qui vient d'avoir lieu. Le sentiment général est qu'il s'agit d'une basse affaire de gros sous. Ainsi, il en témoigne que les bateaux réceptionnés à Béni Saf ont pour localisation le port de Bouzedjar, le premier étant saturé. Ils vont malgré cela y accoster parce que le personnel marin est de Béni Saf. Comment alors a-t-on pu, sur le plan administratif, justifier la finalisation des dossiers au profit de Béni Saf en les localisant à Bouzedjar ? Ces propos et bien d'autres moins amènes ont été obligeamment susurrés à l'oreille des gens de la presse. Parmi eux, le sort de plus d'une centaine de barques remises en grandes pompes à la faveur des précédentes campagnes électorales. Certaines ont été soit disant volées par des harragas, d'autres leur ont été vendues alors que certaines sont devenues sans moteur. De quoi déclencher une enquête et réclamer des comptes.