Source des plus grandes attentes et redevenu principale attraction du public après la décevante et tout aussi intrigante baisse de régime des Verts, illustrée par ce camouflet infligé par la faible Tanzanie, le championnat national reprend ses droits le week-end prochain. Nouveau mode, nouvel habit, nouvelle version Le professionnalisme étant érigé dorénavant en mode de gestion, le tout nouveau championnat non amateur fera tonner les trois coups du prologue samedi et lancer ainsi officiellement la saison de l'élite algérienne. Une saison que devraient marquer, comme d'habitude, les péripéties des grosses cylindrées et traditionnels favoris pour le titre que sont le Mouloudia d'Alger, l'Entente de Sétif, la JS Kabylie ou encore l'USM Alger et la JSM Béjaïa. Particulièrement brillante sur la scène continentale avec ses excellentes prestations victorieuses face, notamment, aux mastodontes égyptiens d'Al-Ahly et d'Al-Ismaïly et sa très méritée qualification aux demi-finales de la si exigeante Champion's league africaine, la JS Kabylie se présente d'ailleurs, a priori, comme l'épouvantail de l'exercice à venir. Toujours aussi magistralement guidée par l'insatiable Moh-Chérif Hannachi et intelligemment coachée par le Suisse aux 112 capes qu'est Alain Geiger qui confirme sa grande science tactique, la JSK ne dérogera ainsi guère à la règle connue de tous qui voudrait qu'elle soit, normalement et logiquement, candidate au titre à moins que toutes les forces laissées sur le front de l'Afrique ne la condamne à un début de championnat à tâtons. Mais pour ce faire, il faudra tout d'abord déloger le champion sortant et candidat à sa propre succession, le Mouloudia d'Alger. Pour avoir fait le pari de la jeunesse, le Doyen a gagné en maturité tout au long de l'ultime défunt championnat amateur et compte bien, à la vue de sa préparation en trois actes dont deux à l'étranger (en Pologne puis en Tunisie), garder son trône. Revenu à la tête de l'équipe qu'il avait façonnée à l'automne dernier, le Français Alain Michel espère d'ailleurs avoir la même réussite que son successeur-prédécesseur, le Corse François Bracci, non sans espérer que sa direction élargie fasse enfin preuve de sagesse en se mettant au diapason de ce que ses poulains réussissent sur le terrain. Ayant, justement, fait les frais d'une sale et médiatique guéguerre entre sa direction symbolisée par la polyvalent Abdelhakim Serrar et son ancien staff technique chaperonné par le polyglotte Noureddine Zekri, qui a fini par l'éjecter sans gloire de la C1 africaine, l'Entente de Sétif sera, pour sa part, en quête de rédemption. Avec un effectif pléthorique et sans doute le plus fourni du championnat, l'ESS, qui s'est encore renforcée cet été, ambitionne d'ailleurs de frapper un grand coup dès le coup d'envoi, question de confirmer sa boulimie restée intacte en matière de titres et de succès et de faire oublier, à son exigeante galerie, ses échecs sur la scène continentale incarnée par cette défaite amère en finale de la Coupe de la CAF l'année précédente et une élimination largement évitable en poules des quarts de la ligue des champions. MCA, un titre à conserver ; ESS, un titre à récupérer Outre ces trois gros bras de l'élite, le premier championnat professionnel de l'Algérie post-indépendante devrait, également, confirmer l'éclosion au grand jour de la JSM Béjaïa de l'ambitieux Djamel Menad qui, à travers une (longue) série de tests amicaux, semble être bien partie pour bousculer la hiérarchie préalablement établie, tout comme espère le faire l'USM Alger du richissime actionnaire principal Ali Haddad qui, sans tambour ni trompette, veut remettre à la mode les podiums et les lauriers du côté de Soustara ou encore l'ASO Chlef d'un Ighil Meziane qui ne veut plus voir son team éternellement emprisonnée dans les seconds rôles. Dans le chapitre “révélations”, ils sont nombreux les jeunes loups à vouloir se faire un nom dans le circuit et à gagner en reconnaissance, à l'image de ce qu'ont fait la saison dernière les Bouchama, Bedbouda (MCA), Nessakh (JSK), Ghazali (WAT) et autres Benaldjia, Tatem et Meklouche (USMA). À ce sujet, il faudrait donc surveiller de près les prestations des Aouedj (MCO), Saïdoun (USMA) et Ziti (JSK) qui feront certainement des émules. Mais plus que le côté sportif, c'est surtout le côté organisationnel qui sera mis sous les projecteurs à l'occasion de la première partie de ce tout premier championnat professionnel. Les dix-huit clubs de l'élite s'étant engagés à respecter minutieusement et rigoureusement l'exigeant cahier des charges de la FAF, l'on suivra donc avec une attention toute particulière l'avancement des travaux de réfection dans les vétustes enceintes, le lancement des indispensables centres de formation, le passage en mode versement bancaire au lieu du paiement cash en sachets noirs ainsi que le changement attendu en matière de comportement des supporters à la faveur de la réanimation des comités de supporters censés juguler la violence dans les stades et améliorer les conditions d'accueil des galeries des équipes adverses.