l Les Verts ont lamentablement raté leur entame des éliminatoires de la CAN en concédant le nul hier face à la modeste Tanzanie. Déjà au pied du mur, ils sont condamnés à aller chercher une victoire le 10 octobre prochain à Bangui contre la République Centrafricaine au moment où l'avenir du sélectionneur Saâdane, hué et insulté par les supporters, est des plus incertains. Saâdane : l «Si c'est moi le problème, je suis prêt à partir» l «On aurait pu perdre !!!» En concédant le match nul (1-1), hier au stade Tchaker de Blida, face à une modeste sélection tanzanienne, les Algériens se sont, tout simplement, mis en difficulté dans un groupe où le principal rival, le Maroc, n'attendait que ça. L'avertissement du match contre le Gabon (1 à 2), le 11 août dernier au stade du 5-Juillet, n'a apparemment pas servi à grand-chose pour l'équipe nationale qui a raté, hier sur la pelouse du stade Mustapha-Tchaker de Blida, ses débuts de campagne des éliminatoires de la CAN Orange 2012 en butant de manière décevante sur une sélection tanzanienne loin d'être un foudre de guerre (1 à 1). Pourtant, Saâdane et ses hommes nous ont promis monts et merveilles : non seulement se racheter auprès de leur public mais surtout ne faire qu'une bouchée de cette Tanzanie, 111e au classement FIFA, composée à majorité de joueurs évoluant au championnat local. Le pire reste ce jeu pitoyable fourni par des Verts, loin, très loin de convaincre sur leurs capacités à se surpasser, de surcroît face à une équipe toute modeste. Même avertis par Saâdane sur l'état de forme de certains joueurs et de leur degré de préparation en ce début de saison, qui s'est avéré fatidique, tous demeurent perplexes et interrogateurs sur l'absence d'un projet de jeu, d'une tactique claire en mesure d'améliorer le rythme de l'équipe. Certes, le sélectionneur a aligné une composante tournée vers l'offensive, avec une défense à plat de quatre joueurs, deux récupérateurs (Yebda et Guedioura), deux animateurs de jeu à vocation offensive (Ziani et Boudebouz) et deux attaquants (Djebbour et Ziaya), mais cette équipe n'a pas fait montre d'une grande concentration, ni d'un jeu collectif séduisant et construit, encore moins d'une efficacité pour matérialiser le nombre d'occasions ratés, y compris les balles arrêtées. Jamais peut-être les Verts n'auront eu autant de coups francs à mettre dedans comme ce fut le cas hier. Aucun n'a été transformé comme il le faut, devant une défense démunie de grands gabarits et paniquant à tout-va. Contrairement aux Algériens, brouillants et approximatifs, les Tanzaniens, eux, ont réussi à trouver le chemin des filets dès leur première véritable action, suite à un coup franc provoqué par Guedioura, à une trentaine de mètres (33'). Profitant des mauvais placements du mur et du gardien Mbolhi, Abdi Kassim adresse alors un joli tir croisé qui ira se loger dans la cage algérienne, plongeant le stade Tchaker dans la stupeur. Le pire sera même évité six minutes plus tard, lorsque Mbolhi puis Bougherra se jetèrent dans les pieds des attaquants tanzaniens pour sauver les meubles et les buts algériens d'un second but, qui serait venu compliquer davantage la situation. Trop individualistes et incapables de trouver la moindre faille, les Verts vont pourtant égaliser à la dernière minute de la première période par l'intermédiaire de Guedioura, qui se rachète en déclenchant une frappe puissante permettant au ballon de se retrouver en pleine lucarne du gardien Shaban Hassan. Parmi l'assistance, jaillit alors l'idée d'un scénario identique à celui du Rwanda, il y a une année, où l'équipe nationale menée à la marque contre le cours du jeu, avait réussi à renverser la vapeur en l'emportant sur un score de 3 à 1. C'était peine perdue ! En seconde mi-temps, les Algériens ont redoublé de... maladresse et de précipitation, usant de centres approximatifs, sans conviction ni intelligence dans le jeu. Et malgré les changements apportés par Saâdane, dont l'un forcé (Medjani à la place de Halliche, blessé), les Algériens passeront complètement à côté, ne se procurant qu'une seule véritable occasion lorsque, sur un centre de la droite, Abdoun, seul au second poteau, reprend, mais le gardien Shaban sauve miraculeusement (73'). Le reste ne sera que gâchis et désarroi. L'Algérie, mondialiste et favorite de son groupe, n'a finalement été que l'ombre d'elle-même. A.S-B. Fiche technique Stade Mustapha Tchaker, temps agréable, pelouse en bon état. Affluence : nombreuse, environ 35 000 spectateurs. Arbitrage : M. Djobi Kokou, assisté de M.M. Djoukere Biagui et Ayena Mathias (Togo). Avertissements : Aggrey Morris (26'), Idrissa Rajab (28'), Nizar Khalfan (89') et Henry Joseph (90'+3') pour la Tanzanie. Buts : Abdi Kassim (33') pour la Tanzanie. Guedioura (45') pour l'Algérie. Temps additionnel : 7 minutes (2'+5'). Note du match : 10 sur 20. Algérie : M'Bohli, Halliche (Medjani, 51'), Bougherra, Belhadj, Guedioura, Yebda, Ziani, Boudebouz (Abdoun, 69'), Ziaya (Chadli, 72'), Djebbour, Ghezzal. Entraîneur : Rabah Saâdane. Tanzanie : Shaban Hassan, Shadrack Nsajigwa, Nadir Haroub, Idrissa Rajab (Jabir Azizi, 54'), Aggrey Morris, Danny Mrwanda (Selemani Kassim, 70'), Mrisho Ngasa, Stephano Mwasika, Nizar Khalfan, Abdi Kassim, Henry Joseph. Entraîneur : Jan Poulsen Actions des buts : (33'). Les Tanzaniens obtiennent un coup franc à une trentaine de mètres de la cage algérienne. Abdi Kassim profite du mauvais placement du mur des Verts pour adresser un tir croisé qui va tromper le gardien Mbolhi trop court sur le ballon. Algérie - Tanzanie (0 à 1). (45'). Guedioura reprend un ballon perdu dans la moitié du terrain des Tanzaniens, s'avance et déclenche une frappe qui va se loger en pleine lucarne du gardien Shabani. Algérie-Tanzanie (1 à 1).