Une manifestation d'opposants à une possible succession “héréditaire” du président Hosni Moubarak par son fils Gamal a réuni plusieurs centaines de personnes mardi en fin d'après-midi au Caire, donnant lieu à des accrochages sporadiques avec la police. Sept personnes ont par ailleurs été arrêtées lors d'une manifestation de quelques dizaines de personnes aux slogans identiques à Alexandrie (nord), ont indiqué des sources de sécurité et des journalistes sur place. Les manifestants du Caire entendaient marcher jusqu'au palais Abdine, dans le centre de la capitale, résidence présidentielle officielle, mais ont été bloqués par plusieurs milliers de policiers à environ 500 mètres de la place située devant le bâtiment, dont tous les accès ont été interdits. Les manifestants, qui ont commencé de se disperser en début de soirée, ont scandé dans une ambiance tendue des slogans comme “Nous ne voulons pas d'une gouvernance héréditaire” ou “Non à Gamal”, le fils cadet du président égyptien. Ils ont également déployé une grande pancarte sur laquelle on pouvait lire “Non à la prolongation (du mandat du président Moubarak), non à un pouvoir héréditaire”. Selon des manifestants, cinq personnes ont été interpellées par les forces de police et au moins deux manifestantes ont été battues par des policières. Plusieurs autres accrochages isolés ont eu lieu entre forces de l'ordre et manifestants. Ce rassemblement réunissait des militants du mouvement Kefaya (Assez, en arabe égyptien), des militants de gauche, des membres de partis d'opposition et des proches de l'opposant réformateur Mohamed El-Baradei, ancien président de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'Egypte doit connaître en novembre des élections législatives, qui seront suivies l'an prochain d'un scrutin présidentiel. Le président Moubarak, 82 ans, au pouvoir depuis près de trente ans, n'a pas fait savoir s'il se présenterait à nouveau. Son fils Gamal, 46 ans, souvent présenté comme son possible successeur, n'a pas non plus dévoilé ses intentions mais certains de ses partisans ont entamé une campagne en sa faveur. La précédente élection présidentielle, en 2005, avait été marquée par une longue série de manifestations de ce genre, menées notamment par Kefaya, demandant le départ de M. Moubarak de la présidence et une succession transparente. Les opposants au chef de l'Etat dénoncent la perspective d'une succession héréditaire à la tête du pays. Plusieurs centaines de personnes dont des proches de l'opposant réformateur El-Baradei se sont réunis mardi en plein centre du Caire. Ce rassemblement encadré par un impressionnant dispositif de sécurité a parfois dégénéré en heurts sporadiques avec les forces de l'ordre. Plusieurs personnes ont été arrêtées. À la tête de l'Egypte depuis 1981, Hosni Moubarak n'a pas encore dévoilé officiellement ses intentions pour la présidentielle de l'an prochain. Mais son état de santé de plus en plus fragile a relancé les rumeurs sur une possible intronisation de son fils cadet Gamal à l'occasion des législatives de novembre.