Les groupuscules armés de l'Aqmi profitent de l'hospitalité malienne pour poursuivre leur installation au Mali d'où ils mènent des opérations dans les pays limitrophes (Niger, Algérie, Mauritanie). Première semaine de mars 2010, (frontière Niger-Mali) près de 7 militaires nigériens sont tués. Fin juin 2010, près de onze gendarmes algériens trouvent la mort sous le regard des éléments de la caserne malienne, se trouvant à quelques kilomètres du lieu de l'embuscade (Tinzaouaten-Mali), et au cours de la dernière semaine d'août dernier, une voiture a été piégée contre un camp militaire de Néma, en Mauritanie. Plus récemment encore, le 17 septembre 2010, dans la matinée, des agents de frontières mauritaniens sont attaqués par le groupe de Ben Mokhtar Laouar, l'un des chefs de l'Aqmi, depuis le territoire malien, et plusieurs agents de sécurité mauritaniens y avaient trouvé la mort. C'est dans ces zones grises, également, que les otages Occidentaux sont vendus et exécutés. “C'est dans ces conditions créées par Bamako, qu'en juillet dernier, le Français Michel Germaneau a été exécuté au Mali, dans cette même région, par l'un des chefs de l'Aqmi. Il a connu le même sort que l'Anglais Edwin Dyer, le 31 mai 2010, d'une façon aussi barbare et inhumaine ". C'est toujours à travers cette nouvelle pratique que dans la matinée du 16 septembre 2010, 5 techniciens français et deux ressortissants africains, tous travaillant pour Areva et une société de travaux publics au nord du Niger, ont été enlevés au Niger (lieu de résidence), avec une facilité déconcertante, par l'un des chefs de l'Aqmi, le nommé Abdelhamid Abou Zeïd, qui se trouve à Tessalit (Nord malien). Les éléments d'Abdelhamid Abou Zeïd avaient alors regagné leur base en territoire malien, les 17 et 18 septembre 2010, en passant près d'une patrouille de l'armée malienne, une sorte de passerelle. “Il s'agit, tout simplement d'une entente tacite entre l'armée malienne et les groupuscules de l'Aqmi”. Les groupuscules d'Al-Qaïda (Aqmi) font du territoire malien un sanctuaire. Pendant ce temps, les négociateurs de la présidence malienne attendent “derrière la porte, le tirage au sort” de ceux qui partiraient entamer les négociations avec les responsables de l'Aqmi, pour bénéficier des largesses financières pour services rendus. “C'est, d'ailleurs, dans cette situation particulière que l'armée mauritanienne a mené une première opération, avec l'assistance des techniciens militaires français, en juillet 2010, sur un des camps de l'Aqmi (frontière Mali-Mauritanie) pour empêcher toute progression de ces groupuscules armés sur son territoire”. Et plus récemment encore, le 17 septembre 2010, dans l'après-midi, les forces mauritaniennes ont riposté contre ceux qui avaient attaqué ces agents de frontière, dans la matinée, et engagé des hostilités en utilisant des moyens importants contre l'Aqmi qui se trouve en territoire malien, dans l'après-midi, près de la ville de Tombouctou, au Mali. Les combats ont été très violents et avaient duré plusieurs jours. Pendant ce temps, les autorités locales maliennes accueillaient les blessés venus du camp de l'Aqmi, dans les dispensaires de la ville de Tombouctou. Depuis quelques jours, les cadres politiques et militaires du Mouvement Touareg, y compris les chefs traditionnels touaregs, pointent du doigt la responsabilité politique de l'Etat malien, dans la situation explosive de la région. Ces mêmes responsables politiques et militaires ont fait part de leur volonté commune d'utiliser tous les moyens nécessaires pour se réapproprier l'espace cédé par les autorités centrales maliennes aux groupuscules armés de l'Aqmi, qui en font leur sanctuaire de détention et d'exécution des Européens, mais aussi, d'approvisionnement en minutions. Une stratégie flagrante de l'autorité politique de Bamako de compromettre toute action de développement des régions du Nord malien, ce qui rend, ainsi, caduc l'accord de juillet 2006 dont cependant aucune mesure essentielle n'est appliquée depuis plus de 4 ans, lequel accord qui prenait, pourtant, en compte les actions de développement tout en responsabilisant les populations locales dans la lutte contre l'insécurité. “On peut confirmer, aujourd'hui, qu'il y a une grande rupture entre les Touareg de cette région, et les autorités centrales maliennes. Lors de la grande rencontre de janvier 2010, tenue à Alger, les Touareg avaient utilisé tous les canaux dont ils disposaient pour participer au développement du pays et à la prise des décisions, et offrir leurs services pour la lutte contre le terrorisme, et ce, en contre-partie de l'application stricte de la paix. Mais, à cet appel, aucun écho n'est venu de Bamako, ni de la communauté internationale. Les autorités maliennes ont rendu, ainsi, caduque la paix avec le Mouvement Touareg de la région. La responsabilité de la communauté internationale est désormais engagée dans le chaos créé par Bamako”. MOUVEMENT TOUAREG DU NORD-MALI