Résumé : Le diplôme en poche, dès son retour, la cousine de Hamidou lui arrange un entretien avec le directeur de la société où elle travaille. Mélissa s'y rend après s'être préparée avec soin… 6eme partie -Je sors prendre un café. Tu me trouveras dehors, dans le salon familial, de l'autre côté. Bonne chance ! Lila retourne à son poste de travail, dans un autre service. Mélissa monte au deuxième étage et se rend au secrétariat où une secrétaire en hidjab travaille. Elle se montre très sèche, tout en l'invitant à s'asseoir. La jeune fille ne comprend pas pourquoi il y a tant d'animosité. - Je ne pense pas qu'il puisse vous recevoir aujourd'hui. Il reçoit la visite d'une délégation japonaise. Il n'aura pas une minute à vous accorder ! - Mais j'ai rendez-vous ! - Les affaires d'abord. Le sang de Mélissa se glace. Si l'entretien est remis à plus tard, elle craint de ne pas obtenir d'autre entretien. Vu l'accueil de la secrétaire, elle en est à se demander si elle n'a pas inventé la visite et la délégation japonaise ? - J'attendrai qu'il ait terminé avec eux, dit-elle. Il sait que je dois le voir cet après-midi. - Vous attendrez pour rien, la prévient la secrétaire. Le directeur ne s'est pas montré. La porte est fermée. Mélissa ne la quitte pas des yeux, attendant avec impatience l'instant où elle s'ouvrira. Une bonne demi-heure avait passé depuis l'heure du rendez-vous. Elle aurait pris plaisir à casser les bibelots posés sur le meuble derrière la secrétaire. Celle-ci gardait les yeux baissés sur sa montre. - Il ne vous recevra pas aujourd'hui. Pourquoi ne pas partir et revenir un autre jour, lui propose-t-elle. Je lui dirai que vous êtes venue. Mélissa hoche la tête pour dire non. Elle ne partira pas sans avoir parlé avec lui. - J'ai tout mon temps, répond-elle. Elle manque de bondir du siège qu'elle n'a pas quitté depuis son arrivée. La porte du bureau s'est ouverte, laissant apparaître un beau jeune homme. Mélissa se retient d'aller à sa rencontre. Et s'il n'est pas le directeur ? Elle hésite à avancer, mais elle ne peut s'empêcher de le regarder. D'ailleurs, un vieil homme sort du bureau et discute avec lui. Il n'a rien d'un Japonais. Elle peut voir le jeune homme de profil. Elle en a le souffle coupé. Jamais elle n'a vu quelqu'un d'aussi beau, d'aussi imposant. Il ne doit pas dépasser la trentaine, mais il ressort une assurance et un magnétisme qui le différencie des autres. Sans savoir pourquoi, elle songe à son fiancé et le juge. Hamidou n'est pas autoritaire, n'a pas cette fermeté que l'on sent tout de suite en cet homme dont elle ne connaît même pas le nom. Hamidou a beau être charmant, il ne l'est pas autant que cet inconnu. Il n'a pas sa classe. - Mademoiselle ? Elle sursaute presque, ramenée sur terre par cette voix grave mélodieuse, un peu moqueuse. Les yeux marrons de l'inconnu la fixent. Elle y voit de la surprise et de l'admiration. Elle se sent brûler à sa façon de la regarder, de s'attarder sur ses lèvres, puis sur sa poitrine. Elle regrette presque de s'être faite belle pour ce rendez-vous. À suivre A. K.