Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, n'a pas été tendre, lors de son passage jeudi dans une émission de la chaîne II de la radio nationale, avec la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) à qui il fait le reproche d'instrumentaliser la question des disparus pour nuire à l'image de marque de l'Algérie. “Il y a des parties étrangères, et même des Etats, qui depuis longtemps cherchent, à travers des ONG et des associations telles que la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), à exploiter le dossier des disparus pour porter atteinte à l'image de l'Algérie”, a-t-il accusé. Mieux, il remet en cause la véracité des informations contenues dans le dernier rapport de cette ONG. Sans ambages, il affirme que “les informations contenues dans le rapport annuel de la FIDH sur l'état des droits de l'homme en Algérie sont fausses”, avant de décocher que “la FIDH est devenue professionnelle dans ce domaine.” Pour Me Ksentini, l'“hostilité” de cette ONG envers l'Algérie ne date pas d'aujourd'hui, mais remonte aux années noires du terrorisme islamiste quand la FIDH s'était rangée du côté des islamistes. “Elles étaient clairement du côté des terroristes”, charge-t-il. Et de lâcher : “l'Algérie, qui a consenti d'énormes sacrifices, n'a pas de leçons à recevoir de ces ONG.” Ce que ne dit pas le président de la CNCPPDH, c'est que la mauvaise appréciation de la situation des droits de l'Homme en Algérie n'est pas l'apanage de la seule FIDH. D'autres parties, algériennes et étrangères, en dressent le même constat. Pour ce qui est de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée par un référendum en septembre 2005, Me Ksentini estime qu'elle a atteint ses objectifs en permettant “le retour de la paix et la stabilité dans le pays”. Et de souligner que les portes de la réconciliation nationale sont “toujours ouvertes” pour les terroristes encore en activité non sans saluer l'appel lancé par l'ancien “émir” du groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), Hassen Hattab, aux terroristes encore en activité à se repentir, ainsi qu'aux ulémas musulmans à appuyer cette initiative. Concernant le dossier des Algériens expropriés par les autorités marocaines durant les années 1970, Me Farouk Ksentini assure que le royaume chérifien s'est conduit d'une manière “irrationnelle”. “Le Maroc s'est comporté d'une manière irrationnelle avec l'Algérie, dans l'affaire de l'expropriation des terres agricoles des ressortissants algériens, dans les années 1970, en refusant d'indemniser les victimes au moment où d'autres ressortissants étrangers ont été indemnisés”, a-t-il soutenu. De son point de vue, il doit y avoir des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à “séparer cette affaire de la question du Sahara occidental”. Pour ce qui est de l'affaire des journalistes marocains qui auraient été arrêtés en Algérie, Me Ksentini dément catégoriquement cette information en la mettant sur le compte d'une campagne de presse diligentée contre l'Algérie pour, explique-t-il, “faire diversion des difficultés que connaît, actuellement, la monarchie dans le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental”.