La rentrée du secteur de la formation professionnelle ne s'annonce pas sous de bons auspices. Le syndicat des travailleurs de la formation professionnelle monte au créneau et compte reprendre le mouvement de contestation lancé au mois de mars dernier. En fait, c'est lors de son dernier conseil, en date du 13 juin de l'année en cours, que le SNTFP avait menacé de perturber la rentrée 2011. “La décision de lancer une grève illimitée à la prochaine rentrée sociale a été prise à l'unanimité”, notait le communiqué qui avait sanctionné les travaux de ce conseil. Et chose promise chose due, le syndicat lance un nouvel ultimatum avant de passer à l'action. “Nous demandons le paiement des indemnités des travailleurs du secteur dans la première quinzaine du mois de novembre. Passé ce délai, la grève sera relancée”, avertit le SNTFP dans un communiqué. Et de réclamer également “des postes budgétaires à tous les travailleurs qui répondent aux critères de promotion et l'ouverture d'un dialogue sérieux en vue d'étudier la plate-forme de revendications remise antérieurement au ministère”. Mais, avant de paralyser les centres et autres instituts de formation professionnelle au mois de novembre, le SNTFP compte faire une démonstration de force pour donner le ton le 5 octobre prochain. La date n'est pas fortuite puisqu'elle coïncide avec la Journée internationale de l'enseignant décrétée par l'Unesco depuis 1994. “Le syndicat lance appel à tous les travailleurs du secteur d'observer un arrêt de travail en ce jour pour célébrer pour la première fois cette journée qui se veut une occasion pour soutenir et sensibiliser tous les enseignants qui prennent part à la formation de plusieurs générations.” Pour rappel, le Syndicat autonome des travailleurs de la formation professionnelle, qui avait proposé à la tutelle une plate-forme de revendications socioprofessionnelles, a lancé, en désespoir de cause, une série de grèves cycliques qui furent une première dans les annales du secteur. La plate-forme qui moisit dans les tiroirs de la tutelle compte plusieurs revendications socioprofessionnelles. Nous citerons entre autres : la révision du statut général des travailleurs de la formation professionnelle, spécialement son volet relatif aux conditions de promotion des corps communs qui privent certains travailleurs, notamment les techniciens supérieurs, de l'évolution dans leur carrière professionnelle. Le statut actuel prive aussi certains enseignants d'accès aux examens professionnels qui leur permettraient d'être promus au rang d'inspecteur pédagogique. À cela, s'ajoute la nécessité d'ouvrir des postes budgétaires, la révision et le paiement des rappels des indemnités mensuelles des travailleurs, l'augmentation de la prime de rendement des corps communs et d'accorder aux travailleurs de plus de 40 ans le droit aux cycles de formation à l'étranger.