La prochaine rentrée sociale, qui coïncidera avec les derniers jours du mois de Ramadhan, risque d'être aussi chaude que le caniculaire qui s'annonce. À peine les grandes vacances entamées que les menaces de grève fusent déjà du côté de certains secteurs non satisfaits des bilans de leurs activités syndicales des mois passés. En fait, ils sont surtout outrés par l'attitude des départements de tutelle qui ne reconnaissent pas le dialogue, ni le moindre contact avec le partenaire social, aussi représentatif soit-il. De nouvelles batailles syndicales, qui ne manqueront pas d'enflammer le front social, sont déjà répertoriées. C'est ainsi qu'après le Cnes, c'est le Syndicat national des travailleurs de la formation professionnelle qui monte au créneau en brandissant la menace de grève à la prochaine rentrée sociale. En effet, c'est à l'issue de son conseil national tenu ces derniers jours que le SNTFP s'est prononcé à l'unanimité pour le lancement d'un mouvement de “grève illimitée au début de la rentrée sociale jusqu'à satisfaction des revendications”, note le communiqué de cette formation qui a déjà paralysé le secteur par des grèves cycliques sans pour autant avoir gain de cause. Le conseil s'est également prononcé pour le dépôt d'une plainte auprès du Bureau international du travail pour non-respect des libertés et des activités syndicales. Il faut rappeler, à ce propos, que ce syndicat autonome est à l'origine de l'entrée du secteur de la formation professionnelle dans la zone de la protestation via des grèves cycliques. Le débrayage de deux jours, qui avait paralysé tous les instituts et centres de formation du territoire national au mois de mars de l'année en cours, était une première dans l'histoire de ce secteur. Une première qui sera suivie par d'autres journées de grève qui ne changera pas d'un iota la situation socioprofessionnelle des travailleurs et des enseignants. Le syndicat menace donc de remettre sa bataille à la prochaine rentrée sociale jusqu'à satisfaction de la plate-forme de revendications déposée auprès de la tutelle il y a plus d'une année. Cette dernière compte diverses demandes socioprofessionnelles, notamment la révision du statut général des travailleurs de la formation professionnelle, spécialement son volet relatif aux conditions de promotion des corps communs qui privent certains travailleurs, à l'image des techniciens supérieurs, de l'évolution dans leur carrière professionnelle. Le statut prive également certains enseignants d'accès aux examens professionnels qui leur permettraient d'être promus au rang d'inspecteur pédagogique. Les autres revendications du SNTFP s'articulent autour de l'ouverture de postes budgétaires, de la révision et du paiement des rappels des indemnités mensuelles des travailleurs, de l'augmentation de la prime de rendement des corps communs et d'accorder aux travailleurs de plus de 40 ans le droit aux cycles de formation à l'étranger. De son côté, réuni en session ouverte le week-end dernier, le Cnes fait pratiquement le même bilan que celui de la formation professionnelle. “La tutelle n'accorde aucune crédibilité à la construction du partenariat avec le Cnes. Nombreuses sont les décisions prises unilatéralement sans aucune consultation ou concertation, affichant même un grand mépris envers la communauté universitaire, en général, et les enseignants-chercheurs, en particulier”, conclut le conseil. Et d'ajouter que la position et l'attitude du ministère de tutelle visent à “discréditer” le Cnes et ses représentants au sein de la famille universitaire. Pour mettre fin à “la supercherie qui n'a que trop duré”, le Cnes compte lancer “une protestation de grande envergure à la prochaine rentrée pour faire aboutir ses revendications”.