La compagnie pétrolière nationale compte augmenter ses investissements dans l'exploration. Tour à tour, Youcef Yousfi, ministre de l'Energie et des Mines, et Noureddine Cherouati, P-DG de Sonatrach, ont rassuré les partenaires internationaux de celle-ci, éclaboussée par le scandale portant sur une passation irrégulière de contrats, dans leurs allocutions d'ouverture au cours de la séance de présentation des données techniques des périmètres proposés aux compagnies étrangères, objet du troisième appel d'offres en matière d'exploration, dans le cadre de la nouvelle loi sur les hydrocarbures. Cette affaire, notons-le, a paralysé les centres de décision de la compagnie pétrolière nationale pendant les 8 premiers mois de l'année 2010. Le premier responsable du secteur, sur un ton optimiste, lancera un message aux associés et clients de Sonatrach. “Ce troisième appel d'offres à la concurrence va marquer, je l'espère, un renforcement du partenariat qui est non seulement un levier important dans la stratégie de développement de l'industrie pétrolière et une source d'intérêts pour les parties, mais aussi une confirmation de la volonté de l'Algérie à continuer d'apporter sa contribution à la satisfaction des besoins énergétiques mondiaux”. Autrement dit, l'Algérie respectera ses engagements en matière de fourniture de gaz à ses clients principalement européens, en compensant l'essoufflement des ses anciens gisements par le développement de nouveaux champs de gaz et l'intensification de l'effort d'exploration. En ce sens, il fera valoir l'importance du potentiel du sous-sol algérien. “Bien que pas moins de 20 découvertes soient enregistrées chaque année, le sous-sol algérien demeure sous-exploré par conséquent, nous pensons que ce chiffre est appelé à être amélioré au vu des investissements prévus et de la capitalisation des connaissances acquises ainsi que des techniques et technologies mises en œuvre”. De son côté, Noureddine Cherouati, le P-DG de Sonatrach, a indiqué que l'entreprise va engager 17 milliards de dollars d'investissements dans le développement de nouveaux gisements au cours des prochaines années. Les investissements dans l'exploration vont doubler. Le taux de succès des forages dans l'exploration a atteint en moyenne 33%, parmi les plus importants au monde, avec des pics jusqu'à 60%. Dans cet exercice de persuasion, il usera d'un argument de poids. Sonatrach est debout. Elle donne la preuve de sa solidité en dépit de la tempête qui l'a secouée, grâce au professionnalisme de ses cadres, laissera-t-il entendre. “Pour être l'actuel leader sur le domaine minier algérien, Sonatrach est le langage vivant des performances opérationnelles et financières dès lors qu'on entreprend d'en valoriser le potentiel et de développer les richesses qu'il recèle. Je suis convaincu qu'en conjuguant la position de Sonatrach et ses connaissances approfondies du domaine minier national, ses compétences aux apports technologiques et managériales de ses partenaires internationaux, nous réussirons à mettre en évidence de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et de nouvelles ressources pour le marché au service de notre bénéfice mutuel et dans l'intérêt de l'Etat algérien”. En un mot, les perspectives de découverte de nouvelles réserves significatives de pétrole et de gaz restent prometteuses pour les deux responsables. Mais ce qui est occulté dans ces discours, c'est que les parts de marché de Sonatrach dans le commerce international du gaz sont menacées, nécessitant pour leur reconquête un renforcement en urgence de ses capacités managériales, une redynamisation rapide de l'exploration et de ses activités à l'international. Elle fait face à des pressions sur ses réserves de gaz et de pétrole en raison de la croissance importante de besoins nationaux en énergie. Tout cela invite à une révision de la politique énergétique du pays, privilégiant une intensification de l'effort d'exploration, de plus grandes ambitions, notamment en matière d'économie d'énergie et de développement des énergies renouvelables.