Dans le cadre de ses activités intellectuelles et culturelles de l'année 2010, l'Office national de la culture et l'information (ONCI) avait organisé, au Club des médias culturels, à la salle Atlas (Bab El-Oued), une conférence ayant pour thème “La réalité de l'édition en Algérie”. Animée par Mahmoud Mouloud (Dar El-Oua) et Rabah Mahmoudi (Dar Kortoba), cette rencontre devait aborder tous les aspects de la chaîne de l'édition en Algérie. Pour entrer dans le vif du sujet, Mahmoud Mouloud abordera son expérience personnelle. Il effectuera un bref historique du monde de l'édition en Algérie, mettant en exergue certaines réalités peu réjouissantes. Manque d'aide, un lectorat faible, la décennie noire qu'a traversée le pays… Tels sont les problèmes, selon Mahmoud Mouloud, qui entravent l'édition algérienne. Toutefois, il n'omettra pas de mettre en avant les différentes manifestations culturelles (l'Année de l'Algérie en France en 2003, Alger capitale de la culture arabe en 2007, le 2e Festival panafricain d'Alger en 2009 et, prochainement, Tlemcen capitale de la culture islamique en 2010) qui ont permis aux éditeurs algériens de bénéficier d'une aide financière qui, selon le conférencier, “a permis l'élargissement de la chaîne de l'édition”, passant ainsi de 20 maisons d'édition à 200 actuellement. Pensant qu'il allait plus en profondeur afin de mettre à nu ce que qualifient les professionnels du livre de marasme dans lequel vit l'édition, Mahmoud Mouloud abordera la question épineuse relative au Sila et à la participation des éditeurs algériens. Sans détour aucun, il confortera la position des éditeurs algériens qui ont annoncé dans un communiqué leur participation à la 15e édition du Salon international du livre d'Alger (du 26 octobre au 6 novembre 2010). “Aucun éditeur algérien n'a déclaré le boycott du salon, sauf un !” Et d'ajouter : “Le salon du livre est notre fête, nous n'allons pas le laisser aux invités.” Ces propos mettent en évidence le malaise régnant dans le monde de l'édition. Rabah Mahmoudi, l'autre intervenant, a abondé dans le même sens, approuvant ce qui a été annoncé par son collègue. Tous les deux ont critiqué, voire réfuté le communiqué signé par le président du Snel qui annonçait le boycott des éditeurs membres de ce syndicat du Sila s'il est maintenu au 5-Juillet. Pour eux, le président du Snel ne peut pas se prononcer au nom de tous les éditeurs algériens sans leur consentement. “Certes, nous avons refusé les inconvénients du chapiteau du 5-Juillet et nous les avons portés au commissaire du Sila qui a assuré que tout sera réglé.” Par ailleurs, quant à la position de l'Union des éditeurs arabes, Mahmoud Mouloud l'a qualifiée d'“ambiguë”. Et de s'expliquer que le siège de ladite union se trouve en Egypte (Le Caire) et que la plupart de ses membres sont des éditeurs égyptiens. Il a aussi affirmé que la plupart des éditeurs arabes (libanais, syriens, jordaniens…) ont confirmé leur participation à la 15e édition du Salon international du livre d'Alger qui reçoit un grand nombre de visiteurs. Enfin, la rencontre de dimanche avait revêtu plus un caractère d'explications et de mises au point que celui d'une conférence qui avait pour thème “La réalité de l'édition en Algérie”. La réalité est là : l'édition ne se portera mieux que lorsque les enjeux personnels seront mis de côté et l'aspect professionnel mis en avant ; ainsi, elle arrivera à constituer un bloc solide et devenir une tradition.