Un peu plus d'un mois après le décès du calife Sidi Hadj M'hammed Tidjani, le 25 août dernier, les Tidjanis se sont réunis à In-Madhi, chef-lieu de daïra distant d'environ 70 kilomètres au sud-ouest de Laghouat, lundi passé, en cérémonie d'investiture (al-moubayaâ) du nouveau calife mondial de la confrérie Tidjanya en la personne de Sidi-Ali Tidjani, appelé Bel Arabi (1943). En plus du ministre des Affaires religieuses, d'un conseiller du président Bouteflika et du wali de Laghouat muté désormais à Ghardaïa, la cérémonie officielle d'installation du nouveau calife a été rehaussée par la présence de représentants officiels de pas moins de cinq pays étrangers (Libye, Soudan, Gambie, Niger, Tunisie, Mauritanie et Sénégal). Pour résoudre les conflits internes entre les descendants du fondateur de la tariqa, apparus au lendemain de la désignation de feu calife Sidi Haj M'hammed Tidjani qui a accédé au titre de calife mondial en janvier 2006, le nouveau calife a innové en mettant en place deux nouveaux conseils. Le premier est le “madjliss chouri”, une structure qui l'épaulera dans la gestion de la tariqa et la résolution des litiges qui lui sont soumis. Il regroupera en son sein les anciens Tidjanis, les descendants du fondateur de la confrérie et autres sages et adeptes. Le deuxième, à caractère scientifique, est le conseil de la fatwa. Celui-ci aura à se prononcer sur diverses questions juridiques. On se souvient qu'après moult spéculations sur les tenants et les aboutissants du mouvement de dissidence qu'a connues la zaouïa Tidjania de Aïn Madhi en 2006, feu calife général, autorité spirituelle de la confrérie, avait mis fin à son silence, en prenant l'opinion publique à témoin, pour afficher clairement sa position définitive sur la création, par un groupe de dissidents, d'un “haut-conseil de la tariqa”. De par leur démarche, ces derniers avaient voulu revoir en profondeur le mode de fonctionnement de ladite zaouïa en créant cette instance considérée par d'autres étrangères aux usages de la zaouïa Tidjania, qui consiste à désigner le calife sur la base du critère du plus âgé.