Le Forum des chefs d'entreprise a décidé, jeudi, lors de son assemblée générale ordinaire organisée à l'hôtel El-Aurassi, de rejoindre le cadre de la tripartite. Les membres, qui ont assisté à l'assemblée générale, ont voté quasiment à l'unanimité une résolution mandatant le conseil exécutif de répondre “positivement” si le gouvernement invite le FCE à participer à la tripartite. “Le forum veut marquer sa disponibilité au dialogue”, a indiqué le président du Forum des chefs d'entreprise à la presse à l'issue de la réunion. M. Réda Hamiani a rappelé que le Premier ministre avait déjà invité le FCE à adhérer à ce cadre de dialogue. “Je lui ai répondu que c'est une décision qui sera soumise à l'assemblée générale. La question a été tranchée aujourd'hui. À une majorité écrasante, les membres se sont positionnés pour cette forme de concertation”, a précisé M. Hamiani. Le Forum des chefs d'entreprise ne veut plus se mettre “hors-jeu” du seul cadre de concertation qui existe actuellement. Le FCE, semble-t-il, s'est rendu compte que la stratégique adoptée jusque-là ne mène nulle part. Cette stratégie a, au contraire, suscité “des inquiétudes et des réactions assez inattendues”, telle celles concernant le retrait des entreprises publiques que le FCE déplore “vivement”. La vocation de l'association patronale, étant dès le départ, “de promouvoir les intérêts de l'entreprise algérienne, quel que soit son statut”. M. Hamiani a affirmé que son organisation continuera à étayer ses prises de position, représenter fidèlement l'état des entreprises algériennes et refléter aussi fidèlement que possible leurs positions. “Nous ne sommes pas dans l'opposition. Nous nous considérons comme les alliés objectifs du pouvoir, dans la mesure où à la base il y eu concertation, dans la mesure où il y a prise en compte des préoccupations des entreprises”, a insisté le président du Forum des chefs d'entreprise, dans un message qu'il a voulu adressé aux autorités. M. Hamiani estime que la position du FCE, concernant les mesures sur les investissements et les importations, n'a pas été “très bien comprise”. “Nous en avons admis le bien-fondé et la pertinence, seulement nous aurions souhaité discuter les modalités d'application. Nous aurions souhaité discuter les procédures, en soumettant au gouvernement des procédures plus faciles à gérer pour les chefs d'entreprise”, a, encore une fois, expliqué M. Hamiani. En d'autres termes, le FCE ne s'est pas opposé à la nouvelle orientation économique, qui fait que l'Etat se réapproprie les leviers d'intervention. Sur ce principe, le FCE se dit en synergie avec “cette vision des choses”. “En revanche, au niveau opérationnel, nous avons des choses à dire. Nous avons des choses à proposer, pour aller vers une plus grande compétitivité et donner des atouts aux entreprises algériennes”, a indiqué le président du FCE. M. Hamiani a annoncé que son organisation prépare actuellement un recueil “de lourdeur et contraintes”, qui rendent le climat de l'investissement plus pesant en Algérie qu'ailleurs. Une cinquantaine de lourdeurs ont été recensées. Ce recueil, qui sera accompagné de propositions pour alléger et simplifier l'environnement des affaires, sera remis au gouvernement. Contrairement à la loi de finances complémentaire 2009 la loi de finances complémentaire de 2010 a donné satisfaction, “même si ce n'est que de manière partielle et trop insuffisante”, par rapport aux propositions que nous avions défendues. M. Hamiani a cité, entre autres, la dispense accordée aux PME, en matière de crédit documentaire, pour leurs importations de pièces de rechange et intrants, dans la limite de millions de dinars par an et l'obligation d'investissement en partenariat imposée à toute entreprise étrangère qui soumissionne pour un marché public. Le retrait de 12 entreprises publiques n'a pas, pour autant, ébranlé le FCE, qui a enregistré de nombreuses nouvelles adhésions depuis le mois de mai 2009. L'organisation que président M. Hamiani compte 243 membres en 2010, contre 82 membres en 2002, représentant 512 sociétés. Ils activent dans 18 secteurs d'activité sur les 22 que comprend la classification nationale. 217 membres du FCE sur 243 réalisent un chiffre d'affaires de 671,2 milliards de dinars, soit l'équivalent de 9,2 milliards de dollars. 224 membres du FCE sur les 243 emploient 86 956 salariés permanents. C'est dire le poids de cette organisation patronale.