Les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen viennent de démanteler un réseau spécialisé dans le recrutement et ont pu ainsi déjouer la tentative de deux jeunes de rejoindre les groupes terroristes après avoir reçu un entraînement audio-visuel et encadré par un ex-militant du FIS. À peine une semaine après l'arrestation de 13 personnes pour soutien et financement du terrorisme par les services de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Tlemcen, ces derniers ont réussi en cette fin de semaine à mettre la main sur un autre réseau spécialisé cette fois dans le recrutement et l'apologie du terrorisme et ont pu saisir sur les personnes arrêtées des vidéos visualisant des scènes d'attentats terroristes et des CD pour inciter et influencer les jeunes à l'adhésion aux groupes terroristes ainsi que plusieurs documents subversifs. Le réseau est composé de 3 membres. Ils ont été tous placés sous mandat de dépôt par le procureur près le tribunal de Maghnia pour les chefs d'accusation : apologie du terrorisme et incitation à l'adhésion aux groupes terroristes. Ils sont âgés entre 24 et 57 ans et originaires de diverses localités de Ouled Ben Damou, Aïn Abbès, et Sidi-Mechhour de Tlemcen et de Tiaret. Tout a commencé par une affaire de vol d'un portable avant que les enquêteurs de la brigade de la gendarmerie de Maghnia ne découvrent le pot aux roses. En effet, le nommé B. H. s'est présenté à ladite brigade pour déposer une plainte contre 2 personnes pour agression et le vol de son portable. Les gendarmes ont pu récupérer le portable mais la surprise était là ! L'exploitation de la carte mémoire a permis la découverte de vidéos subversives. Le jeune, un gardien de nuit et natif de la wilaya de Tiaret, qui tentait de rejoindre le maquis les jours suivants avec un autre jeune L. A., a reconnu avoir rechargé ces vidéos auprès du nommé D. B. âgé de 57 ans, un ex-militant du FIS repris de justice ainsi que du nommé L. A., âgé de 24 ans, un repris de justice aussi. La perquisition du domicile de B. H. a ainsi permis la saisie de plusieurs CD, un MP3, ainsi qu'un flash-disk contenant des fetwas de jihad des “ulémas” appelant aux attentats kamikazes et assassinat des gouvernants. Il y figure même ceux qui sont revenus depuis sur ces fetwas tels que Abou Basseer Tartoussi, des enregistrements audio-visuels sur des attentats qui ont ciblé des convois militaires en Algérie, comme l'attentat de Mansoura, celui de Timezrit et même l'attentat du 11 septembre 2000, ainsi que d'autres vidéos faisant l'apologie du terrorisme par des chants jusqu'à 50 minutes, des enregistrements d'anciens attentats en Tchétchénie et en Irak (…), et d'autres scènes sur “la route au paradis” par le jihad. Les enquêteurs ont saisi aussi des documents subversifs imprimés d'Internet (sites du GSPC) avec des discours violents des chefs d'Al-Qaïda tels que Oussama Ben Laden, Aymen Al-Zawahiri, Mosâab Zerqaoui. Un livre sur “les armes à feu, jeu moderne” servant à apprendre la manipulation des armes de poing et des pistolets mitrailleurs a été également découvert. Le cerveau du réseau, en l'occurrence D. B., ciblait pratiquement les jeunes à l'ouest du pays. Les enquêteurs ont découvert aussi parmi les documents saisis la photo du nommé B. Amine, un jeune de Zouia qui avait rejoint le maquis le mois de Ramadhan dernier avec deux autres, dont un repenti qui s'est rendu un mois plus tard. La photo est publiée pour la première fois sur le site du GSPC afin d'encourager l'entourage des jeunes à rejoindre le maquis d'autant que cette organisation terroriste n'arrive plus à recruter au centre et l'est du pays. Elle a fait appel aux repentis et à des terroristes élargis pour réactiver les cellules de recrutement. Selon une source sécuritaire, malgré le démantèlement de plusieurs réseaux de recrutement et de soutien, la filière irakienne du GSPC poursuit sa campagne d'endoctrinement dans les milieux des jeunes sensibles à la situation en Irak pour les détourner ensuite vers ses maquis. Le GSPC a, de nouveau, réactivé ses réseaux dormants qui avaient déjà recruté des jeunes pour servir à des attentats kamikazes en Algérie sous le couvert du jihad en Irak tel le plus jeune kamikaze Nabil, alias abou Mosaâb Zerkaoui El-Assimi ; même stratégie avec la filière tchéchenienne qui a réactivé avec ses ex-combattants pour le renforcement en fait des rangs du GSPC.
