Lors d'une conférence tenue jeudi à Ghardaïa, regroupant tous les opérateurs du secteur du tourisme, publics et privés de 9 wilayas du Sud (Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Adrar, Béchar, Biskra, Tindouf, Laghouat et Ghardaïa), le ministre du Tourisme, a fait un constat alarmant du secteur, affirmant que “celui-ci est malade”, nécessitant de ce fait “une opération chirurgicale de toute urgence.” Préconisant de mobiliser toutes les énergies pour faire redémarrer cette activité touristique, créatrice d'emplois et de richesses, il insistera toutefois sur la nécessité d'évaluer d'abord le niveau de préparation de la saison touristique qui vient d'être entamée. C'était d'ailleurs l'occasion pour le ministre de déclarer officiellement ouverte la saison touristique saharienne pour l'année 2010/2011. Affirmant que l'Etat a mis tous les moyens pour permettre le redécollage de cette activité, notamment le tourisme saharien avec toutes ses spécificités qui attirent les touristes à haut revenu, mettant en avant la cagnotte de 2 milliards de DA dégagée par le Trésor public pour la réhabilitation de 9 hôtels dans le Sud et la création de 6 villages touristiques sahariens. Une étude approfondie est en cours pour revoir tous les circuits touristiques, notamment ceux à fort rapport, tels la boucle de la Saoura, le T'kout, les balcons de Rhoufi… Par ailleurs , M. Mimoune est persuadé que “pour cibler d'autres marchés porteurs, il y a lieu d'être impérativement présent dans toutes les foires et salons internationaux traitant du tourisme”, ajoutant que “la présence seule n'est pas suffisante, il y a lieu d'être agressif sur le marché international par des opérations marketing de haut niveau”. À cette occasion, celui-ci annoncera la tenue du Salon international du tourisme à Alger les 8, 9 et 10 décembre 2010. C'est une occasion, selon lui, de valoriser le tourisme national, notamment par la tenue d'une journée d'étude sur le tourisme national et dégager ainsi une réflexion sur les voies et moyens à même d'inciter les nationaux, autant que faire se peut, de passer leurs vacances en Algérie. L'Office national du tourisme (ONT), recevra tous les outils règlementaires pour atteindre ses objectifs, qui seront d'ailleurs précisés dans un plan de développement du tourisme national en cours de confection. Une rencontre à huis clos s'est ensuite déroulée dans une salle annexe entre le ministre et les opérateurs privés, où il a surtout été question, selon quelques indiscrétions, des nouvelles dispositions en matière d'agrément pour les agences de voyages dont beaucoup redoutent de mettre la clé sous le paillasson. Une visite l'après-midi à l'hôtel Rostémides, débaptisé depuis peu en hôtel M'zab, fermé depuis plus de trois ans après sa restauration pour plus de 52 milliards de centimes, a mis le ministre en rogne, tonnant qu'“il est inadmissible de laisser un bijou pareil en état d'abandon, accentuant ainsi chaque jour davantage sa dégradation”. Chaque partie rejetant sa responsabilité dans cet état de fait généré par une question de réserves non levées, le ministre a ordonné l'envoi dans la semaine d'une commission pour tirer au clair les réelles raisons ayant conduit à cette situation. Ce fut ensuite le tour du nouveau siège de la direction du tourisme de Ghardaïa à être inauguré avant de visiter le complexe de l'artisanat englobant le centre d'estampillage, le musée de l'artisanat et la maison des artisans. En fin d'après-midi, le ministre s'est rendu dans la daïra de Zelfana, connue pour les vertus thérapeutiques de ses eaux thermales où il a visité deux centres publics de thermalisme, à l'état de dégradation avancé. Il a donné des instructions à l'effet de faire en sorte que ces établissements reprennent des couleurs ou, qu'à la limite, ils soient rétrocédés à l'entreprise de gestion touristique de Ghardaïa.