Alors que le verdict du procès intenté par le mouhafadh FLN d'Annaba contre une centaine de militants était très attendu, hier après-midi, le tribunal, après délibération, s'est déclaré incompétent dans cette affaire et renvoie les deux parties dos à dos. Le mouhafadh Zitouni Mohamed Salah, qui est également sénateur de la wilaya d' Annaba, a eu recours à la justice pour déloger les “putschistes”, sans préjudice de la décision de la plus haute instance de son parti. Une décision favorable au mouhafedh contesté, dit-on à Annaba. Il n'est un secret pour personne dans cette ville que Zitouni a de tout temps été soutenu par Abdelaziz Belkhadem en personne car c'est ce dernier qui l'a installé à la tête de la mouhafadha locale dans un contexte pourtant hostile. Les militants auteurs du coup de force de vendredi n'ont, en effet, jamais admis cette nomination imposée, de leur point de vue, et ils ont tenté de déloger l'actuel mouhafedh à plusieurs reprises sans succès. Leur leader, Bendjedid Mohamed-Cherif, fait valoir une motion de défiance entérinée par 113 sur les 140 membres de l'assemblée générale de la mouhafadha d'Annaba pour convaincre de la légitimité de leur mouvement de protestation. Un retrait de confiance massif qui a été suivi après l'installation par les frondeurs d'une commission provisoire “pour gérer les affaires courantes du parti”, en attendant l'intervention personnelle du secrétaire général du parti. Ce sont donc les représentants des 19 kasmas qu'accompagnent 8 présidents d'APC, 9 membres de l'APW, 2 députés, 1 sénateur et surtout des dizaines de militants qui ont occupé, cinq jours durant, les locaux du parti situés en plein Cours de la révolution, défiant les proches de Zitouni. “Nous respecterons la décision de justice quelle qu'elle soit, notre objectif est atteint, car nous souhaitons que tout le monde sache, et tout particulièrement les responsables du parti à Alger, que les militants FLN d'Annaba ne veulent plus de cet homme, qui n'a fait que semer la zizanie parmi nos rangs”, confiait, hier encore, Bendjedid Mohamed-Cherif avant même de connaître la décision du tribunal. Campant sur sa position, il devait ajouter que la centaine de militants, dont il fait partie, et qui ont retiré leur confiance au mouhafedh Zitouni, ne sont pas dupes. “Cet homme est un usurpateur, il n'a pas mis les pieds à Annaba depuis un an et il n'a réapparu que dernièrement pour soi-disant organiser le renouvellement des structures locales. En réalité, il n'est là que pour consolider ses arrières et arranger ses propres affaires, nous en sommes conscients, et c'est ce qui nous incite à le mettre hors de la mouhafadha”, objectera-t-il. Et d'ajouter : “L'action qui est menée n'est pas dirigée contre la direction politique, bien au contraire, elle entrerait dans le cadre de l'assainissement des rangs du parti et son renforcement par l'émergence de jeunes cadres comme l'a déclaré le secrétaire général du FLN lors de sa récente visite à Annaba”.