L'Assemblée populaire nationale (APN) a adopté, mardi, en séance plénière, le projet de loi sur la protection des personnes âgées. La nouvelle loi considère la dignité des personnes âgées et le respect de leurs droits comme une obligation nationale distinguant, dans ce cadre, la responsabilité de deux parties : d'une part, les familles, et de l'autre, l'Etat, les collectivités locales et les établissements et institutions spécialisées concernées, lorsque ces familles sont démunies ou en situation de précarité. Plus concrètement, le texte voté par l'APN appuie “le maintien de la personne âgée dans son milieu familial et le renforcement de ses relations familiales”, en insistant sur l'aide de l'autre partie, chargée de prendre les mesures nécessaires destinées à assister les familles nécessiteuses. Sur les 27 amendements introduits, certains portent notamment sur le principe d'une pension pour personnes âgées égale au tiers du salaire minimum (SNMG) et la création d'un fonds national pour la protection de cette frange de la population. Il est aussi suggéré la création d'une pension au profit des enfants chargés des personnes âgées manquant de moyens matériels et financiers et le droit à l'aide médicale, psychologique et sociale. Le projet de loi prévoit l'obligation de garantir aux personnes âgées l'aide médicale à domicile ou dans des structures spécialisées, la création d'un dispositif garantissant leur sécurité, la mise en place de cellules au niveau des directions de la sécurité sociale chargées de leur protection, ainsi que l'ouverture de centres hospitaliers. Par ailleurs, les personnes âgées démunies ou en situation de précarité sociale bénéficient de la gratuité ou de la réduction des tarifs de transport terrestre, aérien, maritime et ferroviaire. L'Etat est appelé à veiller sur l'assistance de ces personnes, pour lutter contre toute forme d'abandon, de délaissement, de violence, de maltraitance, d'agression, de marginalisation et d'exclusion du milieu familial et social. Des sanctions pénales sont prévues dans le texte de loi, à l'encontre des auteurs des infractions. Ainsi, quiconque abandonne ou expose une personne âgée au danger est puni, selon les cas, des peines d'emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans et des amendes allant de 20 000 DA à 500 000 DA. À l'issue de l'adoption dudit projet de loi, le ministre de la Solidarité nationale et de la Famille, Saïd Barkat, a rappelé que le nombre des personnes âgées est supérieur à 2,7 millions de personnes au niveau national. Dans une déclaration faite à Alger, il a soutenu que la pension proposée aux personnes âgées peut être portée de 3 000 DA à 10 000 DA en 2011. Par ailleurs, le ministre n'a pas écarté l'idée de la création d'une pension au profit des descendants chargés des personnes âgées, souffrant de difficultés matérielles et financières, mais sans aborder la question de la promiscuité ni celle se rapportant au sort réservé aux parents ayant abandonné, depuis longtemps, leurs enfants.