Un nouveau programme évalué à 3,5 milliards d'euros a été décidé dans le cadre du plan quinquennal 2009-2014. “Le programme de mise à niveau Méda 1 n'a pas été une réussite. Je l'ai dit, je le répète et je l'assume. Quand bien même 400 entreprises ont été mises à niveau dans ce cadre, il n'en demeure pas moins que l'opération n'a pas fait l'objet de contrôle et de suivi.” Ce sont les propos usités par le président du conseil national consultatif pour la promotion de la PME (CNC), Zaïm Bensaci, pour qualifier le programme de mise à niveau des entreprises engagé en Algérie. Arguant ses dires, M. Bensaci déplore l'absence de mécanismes de suivi et de contrôle des sociétés qui ont bénéficié de ce programme. Ce qui prime, pour le président du CNC, ce n'est pas le nombre de bénéficiaires, mais la qualité du travail effectué. En termes plus clairs, les initiateurs de l'action devraient, selon lui, étudier, sur le terrain, l'impact de cette mise à niveau sur ces PME. Cette tâche devrait être assurée, souligne-t-il, par des organes spécialisés qui vérifieraient si les procédures (de mise à niveau) ont été respectées ou non, d'autant plus que les techniques évoluent en permanence. Ces structures auront également à établir un constat sur les effets de l'action sur les sociétés. Car, explique M. Bensaci, “la mise à niveau est une opération continue”. Celle-ci concerne non seulement l'outil de production mais aussi la ressource humaine. D'où la nécessité, indique-t-il, de revoir la relation qui lie le monde de l'entreprise à l'université. Devant tous ces manques constatés, le gouvernement a décidé de revoir sa copie. Un nouveau programme vient d'être arrêté pour les 5 années à venir et touchera quelque 20 000 PME. Une enveloppe de 3,5 milliards d'euros a été dégagée pour une mise à niveau meilleure que celle réalisée jusque-là. Un comité de suivi installé proposera à l'exécutif, d'ici la fin de l'année, un certain nombre de recommandations liées, entre autres, à la liste définitive des entreprises bénéficiaires, aux procédures et critères d'éligibilité… “La liste des sociétés qui subiront une mise à niveau sera établie par arrêté du ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements”, a précisé Zaïm Bensaci au cours d'une intervention hier sur les ondes de la radio Chaîne III. Encore faut-il que les PME, dont la majorité est de type familial, acceptent le principe de la transparence, un des principes sur lesquels est fondée la mise à niveau. Il est donc attendu d'elles, affirme le président du CNC, une ouverture de leur capital ou un engagement pour atteindre des niveaux de compétitivité acceptables. Pour lui, il serait judicieux de commencer par mettre à niveau les sociétés relevant du secteur industriel public qui font l'objet actuellement de réhabilitation et de restructuration. “Ces entreprises peuvent de ce fait créer autour d'elles un tissu de PME à même de développer un réseau de sous-traitance plus important”, affirme M. Bensaci qui estime que le marché de la sous-traitance reste insuffisant dans notre pays. À titre d'illustration, il avoue qu'il n'existe que 417 sous-traitants qui travaillent avec la Société nationale de véhicules industriels (SNVI). Certains créneaux porteurs devront être investis tels que le secteur de l'énergie où l'importation de la pièce de rechange a nécessité la bagatelle somme de 5 milliards de dollars. Une telle dépense en devise aurait été évitée si des sous-traitants compétents activaient dans ce domaine. Le président du CNC a par ailleurs évoqué la bonne gestion des deniers publics. Il met l'accent, à ce propos, sur la nécessité de placer l'enveloppe allouée à la mise à niveau au sein de l'Agence nationale de développement de la PME.