Réalité n La mise à niveau de la petite et moyenne entreprise dans notre pays a été un échec total, ce qui retarde encore le décollage de ce secteur, qui est la locomotive du développement économique dans beaucoup de pays. «Si l'on fait un bilan de la mise à niveau, je l'ai dit et je le répète, nous n'avons pas réussi ce chalenge», a déclaré ce mardi matin Zaïm Bensassi, président du Conseil national consultatif pour la promotion de la petite et moyenne entreprise. A une question sur les raisons de cet échec, M. Bensassi, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III, l'a attribué aux mécanismes mis en place et qui n'ont pas répondu aux attentes, ainsi qu'à l'inexistence d'étapes étudiées pour effectuer cette mise à niveau. «Nous ne sommes pas encore arrivés à une véritable mise à niveau de nos entreprises», a-t-il ajouté. Pour rappel, les précédents programmes, notamment le Meda 1 qui a mobilisé 40 millions d'euros, le Meda 2, 80 millions d'euros, ainsi que le programme du gouvernement qui a nécessité un milliard de DA, n'ont abouti à aucun résultat positif. «Le programme mis en place par l'ex-ministère de la PME n'a pas donné les résultats escomptés», a reconnu M. Bensassi. Abordant le nouveau programme de mise à niveau, il a souligné que c'est un ambitieux programme initié par le gouvernement. Il touchera 20 000 entreprises dans les cinq prochaines années, soit 4 000 entreprises par an. «L'enjeu est ainsi très important», a-t-il estimé. La mise à niveau concernera le mode de gestion, afin de ramener l'entreprise à des standards internationaux, les outils de production ainsi que les ressources humaines. La nouveauté dans ce nouveau programme, explique M. Bensassi, consiste en la prise en charge matérielle et immatérielle des entreprises. Une enveloppe budgétaire de l'ordre de 3,5 milliards d'euros, une somme très importante, a été allouée à ce nouveau programme d'où la nécessité, estime M. Bensassi, d'arrêter toutes les procédures afin qu'il y ait une transparence totale dans la réalisation de cette nouvelle opération de mise à niveau. «Outre la mise en place de toutes les procédures, les gens qui prennent en charge cette opération doivent être à la hauteur de la tâche qui leur serait confiée et doivent répondre à ces attentes», a-t-il indiqué. «Ce programme est un enjeu, un défi, une attente et nous n'avons pas le droit de rater ce rendez-vous», a-t-il conclu. Soulignons par ailleurs qu'en parallèle à ces actions engagées pour une révision de la politique de mise à niveau, il y aura également la création d'un comité national de suivi de cette opération et de l'application des décisions. Ce comité sera mis en place au niveau du ministère de l'Industrie, de la Pme et de la Promotion des investissements. Cet organe a déjà commencé à se réunir en attendant de déterminer sa composante.